Clôture de la première session du premier synode diocésain de Kolwezi

 


Le premier synode du diocèse de Kolwezi, dans la province du Lualaba, s’est clôturé par la messe présidée par l’évêque de Kolwezi, Mgr Richard Kazadi, le dimanche 12 janvier, dans la cathédrale Sainte-Barbe et Saint-Eloi. La seconde et dernière session est prévue au mois de juin.

Jean-Baptiste Malenge

Le dimanche 12 janvier, dans l’après-midi, un repas de clôture a réuni les mères et pères synodaux dans la même salle synodale du centre d’accueil Immaculata où, durant toute la semaine, ils se sont mis à l’écoule mutuelle et à l’écoute de l’Esprit-Saint. Autour du bilan de la synodalité dans la pastorale sous tous ses aspects, les délégués des 36 paroisses, soit des 6 doyennés, ont écouté et amendé, la veille, samedi 11 janvier, le rapport général de la première session du synode. Le rapport dressé sous la responsabilité du secrétaire général, le père franciscain Marcel Tshikez, avait été lu par Monseigneur Jean-Pierre Yav Muland, l’un des deux vicaires généraux du diocèse, chargé de la pastorale.

Les propositions et recommandations contenues dans le rapport général ne seront soumises au vote qu’au mois de juin, lors de la deuxième session du synode. Elles seront alors remises à l’évêque. Et l’évêque, après examen, les coulera dans une « loi synodale ». Il la publiera en octobre lors du deuxième pèlerinage marial diocésain à effectuer vers Kanzenze, paroisse mère, fondée par les missionnaires de Scheut en 1909 et desservie par les premiers missionnaires franciscains dès 1920 pour le début de l’évangélisation dans la Préfecture Apostolique de Lulua-Katanga Central. Avant le démembrement du diocèse de Kamina en 1971 pour donner naissance à l’actuel diocèse de Kolwezi, la Préfecture devint Vicariat apostolique en 1934 et Diocèse de Kamina en 1959.

Invitation à la joie dans la conversion synodale

Au premier synode de 2025, des participants ont suggéré l’idée d’un démembrement du veste diocèse. L’idée avait déjà été lancée en 1967, et le diocèse de Kolwezi est né ainsi en 1971. Mais lors de ses premières tournées pastorales, le nouvel évêque de Kolwezi, nommé le 11 janvier 2022 et ordonné évêque le 7 mai 2022, s’est bien rendu compte de l’énorme difficulté à parcourir le diocèse vu le mauvais état des routes.

De toute façon, le diocèse de Kolwezi est engagé à vivre plus de fraternité et dans la joie de l’évangile, selon l’évêque, dans l’homélie de la messe de clôture du synode célébrée le dimanche 12 janvier dans la cathédrale Sainte-Barbe et Saint-Eloi. La joie du Seigneur sera la force de tous dans la marche synodale.

La vie doit nécessairement changer au diocèse, souhaite l’évêque. Guidés par l’étoile de l’Epiphanie, le peuple de Dieu change de chemin comme les mages. Les fidèles prennent un autre chemin, le chemin de la conversion synodale pour se conduire jusqu’à la deuxième session du synode en juin. Un nouveau chemin d’évangélisation est donc attendu. C’est le baptême de Jésus et le baptême de chaque chrétien qui envoie ainsi annoncer la joie de l'Epiphanie, de ce que l'Esprit aura dit au synode dans le cœur de chacun et dans l’écoute mutuelle. L'heure de la nouvelle création a donc sonné pour le diocèse de Kolwezi. L'Esprit reçu au baptême parle à l'Eglise de Kolwezi, conduit dans le renouveau, une nouvelle mentalité pour être dans la conversion synodale. L’évêque a invité à quitter toute tristesse : « L'expérience synodale du 'marcher ensemble' nous demande de donner à notre diocèse un nouveau visage pour prendre en charge la mission évangélisatrice à laquelle nous sommes associés par notre baptême. Cette fête est l'occasion d'une re-prise de conscience de ce que nous avons fait de notre baptême. »

Les « papas de saint Joseph »

Ce sont ainsi les laïcs qui sont invités au premier chef à jouer leur rôle de baptisés dans l’Eglise. Ils le feront notamment dans des mouvements et associations d’apostolat et de piété. Avec ses 36 paroisses pour 6 doyennés, le diocèse de Kolwezi bénéficie du service de quelque 80 prêtres diocésains et religieux (franciscains, salvatoriens et spiritains). Des « chapelles » sont placées sous la responsabilité de laïcs. Mais quel statut et quel rôle doivent-ils correctement porter ? La question a été débattue au Synode avec l’aide des experts canonistes et dogmaticiens.

L’association des laïcs dénommée « groupe des papas de saint Joseph » est en train de s’étendre dans le diocèse. Fondée le 1er mai 2023 par l’évêque de Kolwezi, Monseigneur Richard Kazadi, cette association peut être considérée comme le pendant de l’association des « mamans catholiques » fondée par le cardinal Joseph-Albert Malula à Kinshasa. Le groupe placé sous le patronage de saint Joseph, protecteur de Jésus, vise à répandre dans la famille congolaise les qualités d’homme juste, honnête, silencieux, travailleur, courageux. L’évêque souhaite que les papas soient les protecteurs, qu’ils soutiennent matériellement, financièrement et spirituellement l’Eglise locale de Kolwezi. A l’observation de la famille et de la société congolaise, les hommes sont souvent désignés comme constituant le foyer de nombreux problèmes mais en même temps comme une source possible de solutions. D’où l’importance d’un accompagnement particulier bien suivi par l’Eglise.

Vers plus de fraternité et de responsabilité

Durant toute la semaine des travaux du synode, l’évêque de Kolwezi avait surtout écouté. Dans son discours de clôture, il a bien parlé en engageant en particulier les intellectuels et cadres du diocèse pour travailler en faveur de la fraternité, dans l’idée d’une Eglise comprise véritablement comme famille. L’évêque en a appelé à la responsabilité de chacun : « Notre parcours est de nous conduire vers une Eglise synodale. C’est pourquoi, moi, votre évêque, je ne mettrai jamais de contraintes, de vous obliger à donner à l’Eglise, d’apporter des offrandes ou de participer à d’autres contributions. Comme fidèles, vous êtes cependant coresponsables de la mission du Christ du diocèse de Kolwezi, à laquelle mission votre baptême vous rend participants. Ainsi donc, chaque fils et chaque fille du diocèse de Kolwezi est appelé à assumer, en toute liberté et en toute conscience chrétienne, sa responsabilité missionnaire pour voir ce qu’il convient de faire pour cheminer ensemble dans la synodalité pour la gloire de Dieu et le bien de son peuple. »


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