Le président de la Conférence épiscopale plaide pour un commerce minier légal et transparent.
Sur les
"minerais du sang" commercialisés dans l'est de la RDC, l’Eglise
catholique soutient un point de vue qui n'est pas celui des commerçants ni des
hommes politiques. Le président de la Conférence épiscopale, Mgr Nicolas Djomo,
évêque de Tshumbe, l'a exposé au Congrès américain le 10 mai dernier.
L’évêque a été
reçu par la sous-commission chargée des services financiers de la Chambre des
Représentants. Le Parlement américain a émis l’année dernière une loi, la loi
Dodd-Frank dont un article, le 1502, fixe des normes interdisant la
commercialisation des minerais qui financent les groupes armés dans l’est de la
RDC. Au terme de cette loi, les entreprises américaines doivent présenter un
rapport retraçant l’origine des minerais commercialisés.
Mgr Djomo a tenu d’emblée à préciser qu’il ne parlait ni en tant qu’homme d’affaires ni en tant qu’expert financier. Il parlait plutôt comme responsable religieux, comme un pasteur profondément troublé par la terrible violence et par la souffrance qui a dominé la vie dans l’est du Congo depuis 1996, au moins. Une violence qui a causé des millions de morts. Des vies humaines ont été détruites mais aussi des familles, des communautés, des villages, sans oublier l’environnement. Mgr Djomo a décrit le pillage des ressources du pays depuis la colonisation. Un an après la célébration du cinquantenaire de l’indépendance, a-t-il expliqué, les ressources naturelles continuent encore aujourd’hui de causer la misère et la souffrance au lieu d’être une source de paix et de prospérité.
La cause
principale de toute la tragédie humanitaire est le commerce illicite des minerais
du sang par les groupes armés. C’est le point de vue de la population et de la Conférence
épiscopale nationale du Congo. Voilà pourquoi, visant la protection de la vie
et de la dignité humaine, l’Eglise a soutenu, l’année dernière, l’article 1502
de la loi Dodd-Frank. Et, au nom du
peuple congolais, le président de la Conférence épiscopale avait même effectué
en octobre 2011 un voyage aux Etats-Unis d’Amérique pour soutenir l’initiative
de cette loi auprès des responsables attitrés.
Le 10 mai 2012,
Mgr Nicolas Djomo était au Congrès américain pour insister afin qu’on instaure
des procédures rigoureuses pour le contrôle de l’application des dispositions
de la loi dans un délai précis et de façon transparente de sorte à être suivi
par le public congolais.
Le président de
la Conférence épiscopale a rappelé le rôle de suppléance joué par l’Eglise dans
bien des domaines sociaux, les structures de l’Eglise catholique étant parfois
les seules présentes dans certains coins du pays, là où manque l’administration
publique. Mgr Djomo a ainsi évoqué le cas des commissions Justice et Paix. Elles
ont créé un réseau pour aider la société civile à défendre la vie et la dignité
des populations contre les conséquences de la guerre.
Mgr Djomo salue
aussi toutes les initiatives, tous les efforts consentis par l’Etat congolais
et par des organisations de la Communauté internationale afin d’établir un
commerce légal et transparent dans l’est de la RDC et ailleurs en Afrique et
dans le monde. Il faut briser le cercle de la violence induit par le commerce
des diamants du sang et autres.
L’Eglise
catholique de la RDC espère que l’avenir sera dénué des souffrances et de la
violence qui ont caractérisé le pays depuis au moins cinquante ans. Pour le
président de la Conférence épiscopale nationale du Congo, ce dont le peuple
congolais a besoin et que le Gouvernement américain et les entreprises
américaines peuvent fournir, ce sont des actions simples et responsables qui
accroissent la transparence et reflètent les valeurs morales qui ont fait des Etats-Unis d’Amérique un leader mondial
respecté.
Commentaires
Enregistrer un commentaire
Merci de laisser votre commentaire ici.