Des voleurs au nom de Dieu
Au
cœur des jours et des nuits
Des
voleurs au nom de Dieu
J'ai entendu récemment
raconter l'histoire d'un prêtre africain dont la maison a été
pillée de fond en comble par des hommes armés. Ils ont ensuite
chargé dans la jeep du prêtre tous les biens et meubles qu'ils lui
ont volés. L'histoire paraît banale dans les villes africaines
d'aujourd'hui. Elle n'aurait aucunement mérité d'être racontée à
la radio. Dans les villes africaines d'aujourd'hui circulent tant
d'armes trafiquées par d'anciens mouvements rebelles. Et d'anciens
seigneurs de guerres et autres enfants soldats ont trouvé un métier
en terrorisant, en pillant, en tuant, en pleine ville, de jour et de
nuit. Ils puent la violence. Ils ne respirent que la violence.
L'histoire du prêtre victime
de bandits armés se raconte parce que ces bandits, avant de partir,
emportant la jeep et tous les biens du prêtre, se sont mis à
genoux. Ils avaient lié les pieds et les mains du prêtre. Ils lui
ont délié les mains. Et à genoux, ils lui ont demandé de bien
vouloir les bénir. Je ne vous raconte pas ce que le prêtre a fait.
Voilà des voleurs croyants,
auraient pensé certains. Après tout, dans la Bible, il est aussi
question d'un bon larron. Un larron, c'est un voleur. Crucifié avec
un complice à côté de Jésus, le bon larron a bien reçu du Christ
la promesse d'être avec lui au paradis. Le jour même. Le bon larron
a donc été béni. Il avait reconnu sa faute et l'innocence de
Jésus.
Mais les voleurs qui ont
dévalisé le prêtre africain n'ont rien restitué du pillage. Ils
n'ont pas reconnu leur faute non plus. Ils ont demandé la
bénédiction du prêtre comme une protection magique pour échapper
à toute poursuite de policiers, par exemple. Les voleurs se sont
donc bien moqué du prêtre et du bon Dieu.
Le mauvais larron de la Bible
s'était aussi moqué de Jésus. Des voleurs, dans la maison de Dieu,
il y en a eu, et il y en a encore. Des voleurs au nom de Dieu. Ils
n'ont de respect pour rien ni personne. Ils profanent les églises,
le saint-sacrement, et ils tuent. La vie humaine, ils ne la
respectent pas. Une église, ils ne la respecteront encore moins.
Dieu, ils ne le respectent pas.
Les vêtements de Jésus, par
exemple, même sa tunique, son unique tunique, celle que l'on dit
avoir été cousue par sa tendre mère Marie. Avant même son dernier
souffle, le sort avait déjà été fait de ses vêtements. Saint
Jean écrit : « Quand les soldats mirent Jésus en croix,
ils prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chaque
soldat. Il y avait aussi la tunique ; elle était sans couture,
tissée d'une pièce de haut en bas. Ils se dirent donc entre eux :
'Ne la déchirons pas : tirons-la au sort.' » (Jean 19,
23-24)
Jean-Baptiste MALENGE Kalunzu
jbmalenge@gmail.com
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