L’évêque de Tshumbe recommande la culture de la paix
Le
Sankuru est notre maison commune. L’évêque de Tshumbe, Mgr Nicolas Djomo, l’a
rappelé, le dimanche 28 juin à Kinshasa, aux ressortissants de la nouvelle
province du Sankuru réunis en concertation au centre catholique Bondeko de
Kinshasa. Le Conseil des Sages de l'Association "Ankutshu-Anamongo" a
invité l’évêque de Tshumbe pour parler en marge du 40ème anniversaire du
pèlerinage "Enyamba la Waadi" initié par feu Mgr Albert Yungu, ancien
évêque de Tshumbe.
Mgr
Djomo a rappelé qu’il y a 40 ans, son prédécesseur Albert Yungu avait convié
les descendants d’Onkutshu Membele à un pèlerinage sur le site d’Enyamba la
Wadi situé près de Katako-Kombe. De ce lieu étaient partis, dans l’histoire du
peuple, les trois fils d’Onkutshu Membele pour occuper la terre du Sankuru. Or,
Mgr Yungu avait constaté la disparition progressive des valeurs liées à la
coexistence pacifique, à la réconciliation et à l’unité. Mgr Yungu conçut donc
le pèlerinage pour plonger dans les racines communes afin d’y puiser les forces
capables d’aider à refaire l’unité et à continuer à bâtir un destin commun. Mgr
Yungu recommandait que l’on gère toujours pacifiquement tensions et conflits.
Or,
aujourd’hui, Mgr Nicolas Djomo fait observer aussi que la nouvelle Province du Sankuru sera
une nouvelle opportunité pour le progrès et le développement. Mais les
animateurs de la nouvelle province mettront-ils l’éthique au centre de leur
engagement ? se demande l’évêque. Pour faire advenir le décollage
économique et politique, le premier défi sera celui de faire régner la paix, la
stabilité et la coexistence pacifique. La triste situation que nous vivons
actuellement au Sankuru est marquée par des épisodes de violence à récurrence,
débouchant souvent sur incendies de maisons, viols, mort d’hommes, coupures de
routes, observe Mgr Djomo. Et la cause principale de cette instabilité se trouve être l’activité
politique. C’est paradoxal, relève l’évêque, puisque c’est l’activité politique
qui donne une direction et une vision susceptibles de conduire la société vers
le progrès et la prospérité.
Au
vu de l’instabilité, l’évêque de Tshumbe a pris des initiatives en organisant
des campagnes pour la paix dans divers endroits avec la collaboration de toutes
les Eglises du Sankuru. Il a aussi recommandé des concertations entre acteurs
politiques afin que les prochaines compétitions électorales ne soient plus sources
de violence.
C’est
devant des leaders politiques originaires du Sankuru, ministres et députés que
l’évêque de Tshumbe a donc parlé à Kinshasa le 28 juin. Par eux, il a transmis le
même message à tous les acteurs politiques du Sankuru et leaders des communautés
locales pour qu’émerge une culture de tolérance, de respect mutuel et de la
sauvegarde des intérêts du peuple.
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