Vient de paraître aux éditions Baobab : "Marie dans l'évangélisation en Afrique aujourd'hui" (Domenico Arena)
En tant que missionnaire oblat de Marie Immaculée, je suis particulièrement heureux puisque, entre autres, les membres de ma Congrégation sont sollicités par leurs Constitutions et Règles « à promouvoir une dévotion authentique envers la Vierge Immaculée où les conduira leur ministère ».
Voilà alors une très belle occasion pour chanter les louanges de Marie. Car c’est de cela qu’il s’agit ! Quand on parle de Marie, en effet, on devrait plutôt chanter que parler, ou du moins recourir à l’art, étant donné qu’elle est indiquée depuis longtemps comme la Tota pulchra, la créature la plus belle que Dieu ait créée ; celle dont la beauté a attiré Dieu pour faire d’elle son ciel, sa maison. Il faudrait alors, comme l’ont fait nos ancêtres chrétiens tout au long des siècles, recourir aux poèmes, à la musique, aux chants, à la couleur : à tout ce qui exprime la beauté et, ainsi, se tenir du côté d’une théologie esthétique.
En fait, c’est l’idée d’un concert pour Marie, qui m’a accompagné dans la préparation de cet exposé. Idée qui m’a aidé aussi à dépasser mes limites, puisque, à vrai dire, je ne suis ni africanologue ni mariologue, mais plutôt un missionnaire qui se plaît à cultiver le savoir missiologique. Quelqu’un qui, ayant vécu sa mission pendant trente-sept ans en Afrique, précisément au Sénégal et puis en R.D. Congo, aime réfléchir sur les réalités missionnaires sans oublier le côté marial.
Pourtant, je pense commencer par une prière à Marie qui, en même temps, a l’air d’un petit poème. Celle qui achève l’Exhortation apostolique Ecclesia in Africa (EA) et qui a été une source d’inspiration pour cette recherche :
Ô Marie, Mère de Dieu et Mère de l'Église,
Grâce à Toi, le jour de l'Annonciation,
à l'aube des temps nouveaux,
tout le genre humain avec ses cultures
s'est réjoui de se savoir capable de l'Évangile.
En cette veille d'une Pentecôte nouvelle
pour l'Église en Afrique, à Madagascar
et dans les îles adjacentes,
le Peuple de Dieu uni à ses pasteurs
se tourne vers Toi et élève avec Toi sa prière :
que l'effusion de l'Esprit Saint
fasse des cultures africaines
des lieux de communion dans la diversité,
renouvelle les habitants de ce grand continent
pour qu'ils deviennent des fils généreux de l'Église
qui est Famille du Père,
Fraternité du Fils,
Image de la Trinité,
germe et commencement sur la terre
du Royaume éternel
qui atteindra sa plénitude
dans la Cité qui a Dieu pour bâtisseur :
Cité de justice, d'amour et de paix. (n° 144)
C’est une prière qui encourage à regarder Marie et à réfléchir sur son profil missionnaire, car, par cette prière, on confie à la Vierge Marie l’Afrique (y compris Madagascar et les îles adjacentes) et sa mission évangélisatrice. D’autant plus que la même exhortation Ecclesia in Africa continue à indiquer Marie comme l’« Etoile de l’évangélisation » de l’Afrique en confiant à son intercession tout un programme de « communion » à l’égard des cultures et des peuples. C’est comme replacer l’exemple de la Mère de Dieu à la vue de tous les chrétiens d’Afrique pour qu’elle les éclaire sur les routes de la mission. Ce qui m’a encouragé à m’engager sur le thème que voici : « La présence de Marie dans l’évangélisation en Afrique aujourd’hui ». Thème censé rejoindre positivement l’évangélisation en Afrique et donc donner un nouvel élan à l’engagement missionnaire de ses chrétien-ne-s.
Cependant, il faut préciser que désormais, pour traiter d’un quelconque sujet missionnaire, on ne peut pas ignorer les développements qui sont intervenus récemment en missiologie. C’est pourquoi les horizons de cette contribution seront deux enseignements prophétiques de saint Jean-Paul II : la « nouvelle évangélisation » et la « communion missionnaire ». Deux idées qui d’ailleurs m’avaient orienté depuis quelque temps à regarder Marie du point de vue missionnaire[1]. Deux idées qui sont redevenues d’actualité grâce au Synode de 2012 et à la publication d’Evangelii gaudium (EG). Là où le concept de « la communion missionnaire » est bien reçu (n. 23. 31. 89). Et elle est dite « vivante et de participation », « dynamique, ouverte » et « solidaire » ; en bref, une « communion évangélisatrice », à pratiquer également dans une « communauté évangélisatrice » (n. 24. 27. 31. 89.130). Cela me permet d’avancer que lorsqu’on parle de communion, elle est pour la force des choses toujours missionnaire, ou bien elle ne l’est pas du tout.
Cela étant, on se rend compte que le thème à traiter, tout en étant très beau et fort attrayant, est aussi vaste. De ce fait, tout en prenant le risque de paraître plutôt sommaire en quelques parties de ce travail, il me semble bon de répartir cet exposé en trois chapitres : 1. Le chant de l’Afrique pour Marie, l’histoire de sa présence en Afrique ; 2. Marie, mère de la mission évangélisatrice, pour sonder si et comment elle apporte de réels bienfaits à l’œuvre d’évangélisation ; 3. Marie et l’évangélisation de l’Afrique aujourd’hui, pour mettre en lumière les implications que cet approfondissement aurait dans l’aujourd’hui de la mission en Afrique.
Domenico Arena, o.m.i.
[1] Cf. ARENA D., Le Christ parmi nous (Mt 18, 20). La communion missionnaire, perspective de nouvelle évangélisation, Baobab, Kinshasa, 2012.
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