Vient de paraître aux éditions Baobab : "L'être consacré aujourd'hui" (par Constant Kienge-Kienge)


Préface

Ce nouveau livre de Constant Kienge-Kienge jette une lumière utile sur les enjeux de la vie consacrée. Il renvoie aux motivations profondes qui devraient dicter, soutenir la vocation. En sourdine, on comprend l’importance d’une bonne formation, lieu du discernement et de la croissance.

Maintes difficultés ultérieures dans la vie consacrée s’expliquent, en effet, par le manque d’assises solides, lorsque la piété, par exemple, n’a pas été comptée au fondement et dans tout le cheminement d’une vocation religieuse ou sacerdotale. Comment ne pas comprendre la stérilité et la superficialité qui font déboucher parfois, bien des années plus tard, dans l’abandon et l’irréparable ou dans l’acédie que dénonce fréquemment le pape François ?

Et comment ne pas s’émouvoir devant des consacrés qui cherchent à « gagner le monde » dans les sphères sociales, économiques voire politiques sans trop de souci pour leur « âme » ? Ou comment ne pas s’étonner devant des aspirantes et aspirants à la vie consacrée qui parcourent les seuils des congrégations à la recherche d’un asile introuvable ?

Ce livre ramène à la source. Une bonne initiation insistera sur l’intériorisation des valeurs présentées à la conscience vive de la personne. Les formateurs et formatrices, à différents niveaux, seront des maîtres et des maîtresses d’initiation plus que de savants enseignantes et enseignants. On mesure bien la délicatesse du discernement des vocations, à opérer de préférence par une équipe et dans la durée. Le discernement se poursuivra pourtant tout au long de la vie. Parce qu’il s’agit de se faire confiance à soi-même ou de faire confiance à l’autre. Dans le meilleur des cas, chacun a le droit de faire prévaloir sa sincérité. Chacun a le droit de croire et de dire avoir rencontré Dieu. Mais Dieu lui-même doit être porté au crible de la raison : dans la déferlante des nouvelles Eglises et autres sectes, il n’est pas rare que la formation consiste d’abord à un exercice de redressement. Il faut reprendre à nouveaux frais la catéchèse là où elle a réellement eu lieu. Car il n’est pas impossible que les aspirantes et aspirants n’aient jamais reçu le baptême ni aucun autre sacrement d’initiation. Des cas sont de plus en plus fréquents dans certains milieux où l’on remarque combien l’enthousiasme des jeunes n’a pas rencontré les guides chrétiens qu’il faut pour aider à reconnaître, à distinguer la voix de Dieu.

C’est la rencontre personnelle et intime avec Dieu qui est la clé de toute vocation. Et Constant Kienge-Kienge en détaille les ficelles. Il fait remonter à la source, au moment particulier de la rencontre de Dieu qui appelle et envoie. Comme pour plusieurs cas évoqués dans la Bible, cette expérience de la rencontre ne laisse percevoir que des signes, des indices tout humains. Dieu l’a voulu ainsi en honorant l’humanité par l’incarnation de son fils. Saisir Dieu lui-même dans la foi devient ainsi possible, visible à la lumière de la foi de l’Eglise et du charisme, de la tradition d’un institut.

Ce livre du canoniste Constant Kienge-Kienge se place utilement sur l’axe juridique mais aussi et surtout sur l’exigence de la vie spirituelle. La lecture ouvre les yeux sur des expériences quotidiennes. Faute d’assise spirituelle, on assiste à une recherche effrénée de richesses, de biens personnels, d’influence sociale, avec toutes les compromissions faciles que le monde offre à qui les demande. Dans les années soixante-dix, devant la reprise des vocations congolaises dans beaucoup de congrégations religieuses, la question était souvent de savoir jusqu’où les candidats au sacerdoce ou à la vie consacrée ne visaient pas une « promotion sociale ». L’expression s’est perdue, mais la question ne se pose pas moins autrement aujourd’hui.

Constant Kienge-Kienge recentre la vie consacrée dans le prophétisme, cette contradiction du monde. L’auteur rappelle que le prophétisme requiert la proximité avec Dieu, la piété, l’intériorité, qui fait puiser à la source vivifiante. C’est ensuite que le prophétisme porte vers la proximité avec le monde, en particulier celui des pauvres, des blessés, des marginalisés. Le prophétisme présenté autrement se discrédite, lorsque, par exemple, il se réduit à un discours socio-politique détaché de toute spiritualité et de toute soif de Dieu. Une telle dérive, assez fréquente, ne manque pas de se discréditer au détour des décennies ou des législatures et mandats politiques. Des prêtres et consacrés s’en mordent les lèvres. Il en est souvent de même aussi avec ceux et celles qui se sont trouvé une vocation « prophétique » en jouant au devin, au guérisseur. Les miracles tarissent, ramenant l’appel de la foi au-delà de la crédulité et du mercantilisme.

Jean-Baptiste MALENGE Kalunzu

jbmalenge@gmail.com

 

 

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