Papillon ou bousier

Au cœur des jours et des nuits
Papillon ou bousier

Vous serez papillon ou bousier, à vous de choisir. Et personne n’aura le droit de vous dicter le comportement qu’il vous faut. Et d’ailleurs, vous n’écouterez personne. Vous n’écoutez jamais personne lorsqu’il s’agit de choisir pour la vie et pour la mort.
Le papillon, nous avons tous oublié ce que l’enseignant nous en avait dit à l’école primaire pendant la leçon de zoologie. Nous avons oublié que le papillon vient d’une chenille et qu’il va vivre pendant quelques mois seulement.
Mais le papillon, tous les enfants l’aiment. Peu importe de savoir d’où il vient et où il va. Le papillon fait plaisir à notre regard. Il a de multiples couleurs, et il ne fait de mal à personne. Il annonce plutôt le beau temps et la joie. Le papillon visite les fleurs qui agrémentent notre vie. Et nous avons appris que le papillon se pose sur les fleurs pour en tirer le nectar, le bon jus. Le papillon aime la bonne nourriture. Le papillon apporte la bonne nouvelle de la vie.

Le bousier, non plus, nous ne savons pas d’où il vient ni où il va. Pendant la leçon de zoologie, aucun maître n’a eu le plaisir de nous demander de dessiner le bousier. Cet animal est sale. Mais on le rencontre sur tous les sentiers du village, de la brousse et de la forêt. Lorsqu’on le rencontre, on ne se trompe pas. Il ne recherche pas les belles choses du monde. Le bousier se complaît dans la saleté. Il mange la saleté.
Le bousier n’est pas à comparer avec les éboueurs ou autres cantonniers qui ont pour métier de curer les caniveaux et les rues de nos villes, d’enlever la saleté, de la faire disparaître de nos yeux et de notre vie. Les cantonniers enlèvent la salopette et les gants. Ils sont propres. Le bousier ne semble vivre que de la saleté. Il y prend plaisir. Le bousier n’est pas propre. Il se nourrit de la bouse, des excréments de ruminants. D’où son nom de bousier.
Si vous êtes jardinier, vous pouvez trouver une utilité publique à la bouse et au bousier, mais vous reconnaîtrez toujours que la bouse et le bousier ne sont pas jolis à voir et vos narines vous mettront en garde.
Chacun de nous peut choisir de ressembler au papillon ou au bousier. Ressembler au papillon, porteur de la joie, de la bonne nouvelle. Ressembler au bousier, transportant tout ce dont on veut se débarrasser, ce que l’on voudrait cacher de la vue des autres.
Il existe, malheureusement, des hommes et des femmes, qui se font passer pour des bousiers. Ils ne parleront jamais de ce qui va bien dans la vie des autres. Ils ne feront jamais aucun éloge de personne ni d’aucun pays ni d’aucune situation. Ce sont des pessimistes. Ils ne voient que les verres à moitié vides. En traversant le monde, aujourd’hui, avec ses joies et ses peines, ses beautés et ses laideurs, vous êtes peut-être comme un bousier : vous collectionnez les laideurs et les peines, et vous êtes spécialiste pour annoncer que le monde va mal, très mal. Vous êtes pessimiste. Vous êtes un bousier.
Vous êtes, au contraire, peut-être un papillon. Vous annoncez les belles choses de la vie, et vous communiquez le bonheur, la joie et l’espérance. Les belles choses, elles sont peut-être si minimes, si petites, et vous les voyez, et vous en parlez. Vous donnez du courage, vous soutenez les efforts des uns et des autres. Vous êtes optimiste. Vous êtes un papillon.

Jean-Baptiste MALENGE Kalunzu

jbmalenge@gmail.com

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