Lettre pastorale pour Noël aux frères et soeurs du diocèse d'Inongo
Encore une fois, Joyeux Noël. Que la paix véritable qui vient de Dieu et qui nous
rassemble tous et toutes, dans une même famille humaine où a pris chair le Fils
de Dieu, nous soit accordée en abondance tout au long de l’année 2012.
DIOCESE
D’INONGO
Message
de Noël 2011
Lettre
pastorale aux frères et sœurs du Diocèse d’Inongo
« Gloire à Dieu
au plus haut des cieux, sur la terre paix aux hommes qu’il aime » (Lc 2, 14)
Sans
justice pour les pauvres, pas de véritable paix.
Frères et sœurs bien-aimés,
Joyeux Noël à vous tous. Joyeux Noël
surtout en ce temps difficile que traverse notre pays. Que le Fils de Dieu
devenu notre frère au point de revêtir la condition de faiblesse et
d’impuissance d’un enfant soit notre paix.
Chers frères et sœurs,
Nous
connaissons tous le récit que donne l’évangéliste Luc sur la naissance de Jésus à
Bethléem. Un ordre de recensement de l’Empereur César Auguste contraint Joseph
et Marie à se rendre à Bethléem.
Là, dans des
conditions de grand dénuement, naît l’enfant Jésus.
Il naît dans une étable ! Marie, sa mère, l’emmaillote
et le couche dans une mangeoire ! C’est à des bergers, des hommes de basse
condition, qu’est annoncé en priorité
cette naissance par un messager venu d’en haut… Alors, c’est le ciel tout
entier qui est en fête, en louange : « Gloire
à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime » (Lc 2, 14)
Chers frères et sœurs
Ce
récit simple, poétique cache des réalités très profondes.
Pendant qu’un homme
(César Auguste) ordonne un recensement de sa population, Dieu fait naître son
propre Fils dans foule anonyme des gens commandés, obligés à voyager et à vivre
dans de conditions souvent inhumaines.
C’est là, au cœur de cette populace et à des bergers socialement et religieusement
marginalisés que se manifeste la présence de la toute-puissance de l’amour de
Dieu, sa gloire.
C’est là que Dieu et les hommes, le ciel et la terre se
rencontrent, s’unissent dans une nouvelle convivence de paix pour toujours.
Et tout ceci autour de « ce nouveau-né couché dans une mangeoire » ! Car, c’est Lui et Lui seul qui unifie le ciel et la terre, les humains entre eux et avec tout l’univers.
Et tout ceci autour de « ce nouveau-né couché dans une mangeoire » ! Car, c’est Lui et Lui seul qui unifie le ciel et la terre, les humains entre eux et avec tout l’univers.
Chers frères et sœurs,
La
paix vient de Dieu. Elle est avant tout un
don. Dieu la donne à tous et à toutes, comme il donne son soleil. La
paix conquise par des guerres, la paix qui s’impose n’est pas une véritable
paix. La paix se donne et se reçoit. Quand nous vivons des relations de
contrainte ou d’imposition, nous ne vivons pas dans la paix. L’amour ne
s’impose pas. Il est gratuit, libre.
Ainsi est également la paix véritable. Ne nous faisons pas d’illusion ; là
où nos rapports humains ne sont vécus qu’en surface, en apparence, il n’y a pas
de véritable paix. Un jour tout cela explose.
La paix qui vient de l'Enfant
de Bethléem exige « notre
oui », notre
consentement à nous laisser envahir par sa présence d’Emmanuel en nous. C’est une conversion, un
nouvel espace d’ouverture aux autres, d’acceptation des autres, de communion de
vie avec les autres. Cela commence au niveau
du cœur de chacun. Que l’Enfant
de Bethléem brise nos orgueils
et nos cœurs de pierre pour nous ouvrir à sa paix, à la véritable
paix qui unisse nos cœurs et nos vies à jamais.
Chers frères et sœurs,
La
paix qui vient de Dieu commence en bas, par les plus faibles et les plus méprisés,
par les pauvres.
Là où ces derniers ne
sont pas reconnus dans leur dignité et leurs droits humains, là il n’y a pas de
véritable paix. Là où les vieillards, les orphelins, les handicapés, les
prisonniers, les malades, les étrangers sont totalement abandonnés à eux-mêmes,
là il n’y a pas de véritable paix. Là où des gens sont injustement payés et
réduits à la mendicité, là il n’y a pas de véritable paix.
C’est pourquoi, au nom de l’Enfant de
Bethléem, je dénonce l’incurie de tous nos
« chefs » à l’endroit de tous
ces frères et sœurs maltraités et méprisés dans leur dignité humaine. C’est
avec tous ceux-là que « le nouveau-né couché dans une
mangeoire »
s’est identifié. Une société qui néglige
ses membres faibles, malades ou pauvres est une pauvre société : elle ne
peut vivre véritablement en paix. Elle porte en son sein sa propre destruction
progressive.
C’est pourquoi, au nom du même Enfant
de Bethléem, je vous invite tous et
toutes, frères et sœurs, à nous
organiser pour lutter ensemble contre la misère ; cette misère imposée à notre population par notre
consentement à un système fratricide
fait des mensonges et d’injustices. Notre paix à tous est à ce prix-là !
Frères et sœurs,
Encore une fois, Joyeux Noël. Que la paix véritable qui vient de Dieu et qui nous
rassemble tous et toutes, dans une même famille humaine où a pris chair le Fils
de Dieu, nous soit accordée en abondance tout au long de l’année 2012.
Que le Seigneur nous bénisse tous et toutes membres de notre diocèse
d’Inongo. Qu’il bénisse aussi tous les
peuples de la terre. Amen.
Inongo, le 24 décembre 2011
+ Philippe NKIERE KENA
Evêque d’Inongo
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