Bukavu : funérailles de monsieur l'abbé Vincent Mulago
Messe des funérailles du
Professeur-Abbé MULAGO
« Mulago : Actif jusqu’au dernier
soupir »
Par Christian Muta
Comme
une trainée de poudre, la nouvelle de son décès s’est répandue dans toute la
ville de Bukavu, à travers la République démocratique du Congo, en Afrique et
dans le monde : l’éminent professeur-Abbé Vincent Mulago Gwa Cikala
Musharamina a quitté la terre des hommes, âgé de 89 ans.
Décédé depuis la nuit du samedi 22 au dimanche 23 septembre
2012 à Bukavu, le père de la « philosophie Bantoue », l’un des
piliers de la théologie africaine et fondateur du Centre d’Etudes
des Religions Africaines a eu droit à trois jours d’hommages mérités venant de
toutes les couches de la province du Sud-Kivu, toutes tendances confondues,
ainsi que ceux des personnalités du monde scientifique Congolais.
C’est le mercredi 26 septembre 2012 qu’une messe d’action de
grâce présidée par l’archevêque de Bukavu, Monseigneur François-Xavier Maroy et
concélébrée par une centaine de prêtres a eu lieu, messe précédée par une
procession d’une quinzaine de minutes allant depuis la grande salle
« Concordia » jusqu’à la cathédrale Notre Dame de la Paix où une
foule compacte des fidèles chrétiens attendait ainsi que les autorités
politico-administratives de la Ville de Bukavu et de nombreuses délégations
venues de Kinshasa, de Goma et d’ailleurs.
C’est à 9 heures que cette célébration des funérailles à l’intention
du feu professeur Abbé Mulago a débuté. Les lectures choisies pour la
circonstance sont parlantes : La première, tirée du livre du prophète
Ezéchiel 37, texte capital sur la doctrine de la résurrection avec comme
idée centrale : « ce qui était mort revivra »; la seconde,
extraite de la première lettre de Saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens 4,
13-17 qui exhorte les chrétiens à « vivre dans l’espérance » dans
toutes les circonstances de la vie. L’évangile, quant à lui, relatait le
récit des disciples d’Emmaüs selon saint Luc 24,13-35.
Ce sont ces trois lectures qui ont constitué l’ossature de
l’homélie de l’archevêque de Bukavu avec des interpellations concrètes pour le
peuple congolais.
Il a mis ensemble deux personnalités dont les vies ont marqué
l’archidiocèse de Bukavu, la province du Sud Kivu, la RD Congo, l’Afrique et le
Monde: le Père Defour dont les obsèques ont été célébrés au début de ce mois de
septembre et l’Abbé Vincent.
Monseigneur François-Xavier a prêté sa voix à ces deux éminentes
personnalités pour qu’ils parlent, à travers les écritures, au peuple congolais
qui ressemble à l’heure actuelle aux ossements desséchés et aux disciples
d’Emmaüs : désespérés. Pour enfoncer le clou, voici ce qu’a dit, en
substance, le Pasteur de l’Eglise locale de Bukavu : « Pendant 60 ans,
Mulago a apprit aux congolais à être des hommes qui croient, qui vivent et qui
travaillent. Il ne l’a pas fait seulement en paroles mais aussi en action.
Mulago a milité pour l’indépendance et pour le développement intégral du peuple
congolais et quitte ce monde non satisfait car son pays n’est pas ce
qu’il devait être ».
Monseigneur Maroy n’a pas manqué de rappeler que « l’abbé Mulago était
toujours prêt à encourager, à réconforter, à demander qu’on aille de l’avant.
Il avait la vitalité avec lui et non la fatalité. Toute sa vie, Mulago n’a eu
qu’une seule bienfaitrice qui l’a soutenue ainsi que toutes ses œuvres:
« Son Intelligence ». Le nom de Mulago devient pour tous et chacun,
une instance de rappel et d’interpellation. Au regard de la vie qu’a mené
l’abbé Mulago, deux résolutions sont à prendre : la conviction qu’il
avait en Jésus-Christ et sa détermination à faire le bien.
Que
l’abbé Mulago, de là-haut où il est implore le Seigneur pour qu’il nous rassemble,
que son Esprit nous mette de debout pour que nous bâtissions ensemble un
nouveau peuple congolais ».
La prière après la communion terminée, l’assemblée
chrétienne réunie dans la cathédrale Notre Dame de la Paix a prêté l’oreille
attentive pour suivre tour à tour la prise de parole de la part de la Famille
biologique du regretté Abbé Vincent, puis d’un membre de la Délégation laïque
de Goma, suivi de la Délégation laïque de Kinshasa, du Président de L’Union des
prêtres locaux de Bukavu, d’un Délégué du Recteur de l’Université Catholique du
Congo, du Recteur de l’Université Catholique de Bukavu et enfin du
Gouverneur de la Province du Sud Kivu.
C’est à 12 heures 35 minutes locales qu’a pris fin cette
messe d’action de grâce. Tout de suite après, le cortège funéraire s’est dirigé
vers la Paroisse Saint Lambert à Muanda-Katana où l’illustre disparu fut
baptisé pour les absoutes puis suivra l’inhumation au cimetière ecclésiastique.
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