Exhortation de l'épiscopat de la RDC pour l'Année de la foi
L’exhortation épiscopale propose des
orientations sur la foi et la manière de la vivre. L’épiscopat reconnaît des
fruits de la foi dans le pays : notamment le nombre toujours croissant des
baptisés, des clercs et des laïcs, qui accueillent Jésus-Christ comme leur
Seigneur et sauveur. Il y a la fierté nationale que sont les bienheureux
Isidore Bakanja et Marie-Clémentine Anuarite. Il y a aussi l’esprit évangélique
qui fait vivre dans la charité et la réconciliation malgré des conflits et d’autres
moments difficiles dans l’histoire du peuple. Mais il y a aussi des défaillances dans
la pratique de la foi. Notamment : certaines croyances, des formes d’idolâtrie
et le recours à la sorcellerie. Il y a aussi le vagabondage spirituel qui fait
passer des fidèles de secte en secte.
« Seigneur, augmente en nous la foi » (cf. Lc
17,5).
EXHORTATION
PASTORALE DE LA CENCO A L’EGLISE-FAMILLE DE DIEU
EN RD CONGO
A L’OCCASION L’ANNEE DE LA FOI
Préambule
Chers frères et sœurs,
1. C’est
par cette prière des apôtres, « Seigneur,
augmente en nous la foi » (cf. Lc 17,5), que Nous, Cardinal, Archevêques et Evêques, vous adressons cette
exhortation pastorale à l’occasion de l’Année de la foi décrétée par le Pape
Benoît XVI[1] Pourquoi une Année de la foi ? Est-ce
une priorité pastorale aujourd’hui ? Il est de tradition qu’en réponse à un
besoin pastoral, l’Eglise consacre une année à un thème précis[2].
Il en a été ainsi de l’année 1967, dédiée à la foi par le Pape Paul VI.
2. La
présente initiative du Pape Benoît XVI s’inscrit dans la même perspective. Elle
est motivée par le constat d’« une
profonde crise de la foi qui a touché de nombreuses personnes »[3] ; crise qualifiée de « désertification spirituelle[4] »
et qui se manifeste par une manière de vivre en excluant Dieu. A ce propos, le Saint-Père fait observer que « grandit également le nombre de ceux
qui se sentent désorientés et, dans la recherche d’aller au-delà d’une vision
uniquement horizontale de la réalité, sont disposés à croire à tout et à son
contraire »[5].
Si ailleurs l’Eglise fait face à une « sécheresse spirituelle »,
chez-nous, nous constatons une sorte d’«inflation du religieux » ou un
certain « naufrage du spirituel », manifeste au travers d’une
prolifération inquiétante des sectes caractérisée par la mal-croyance[6].
3. En
communion avec l’Eglise universelle, l’Eglise-Famille de Dieu en RD Congo, est
en train de célébrer, elle aussi, l’Année de la foi dans nos différents
diocèses[7].
Face aux défis multiples qui caractérisent notre environnement socio-pastoral, et tout en considérant les
efforts et les limites de notre engagement évangélique, il nous semble opportun
de vous proposer des orientations sur la foi et la manière de la vivre. A la
lumière de la Parole de Dieu, de la Tradition vivante de l’Eglise et sous le
regard maternel de « celle qui a
cru » (Lc 1,45), nous vous invitons, frères et sœurs, à méditer
profondément sur notre cheminement de foi. En même temps, ce regard nous amène
à déceler les progrès et la pauvreté de notre vie de foi, afin de redécouvrir
la joie, le bonheur de croire, et à raviver votre foi. « En vérité, en vérité, dit Jésus, celui
qui croit en moi possède la Vie éternelle » (Jn 6,47). En
tout temps, la foi a besoin d’être enrichie, affermie et annoncée. C’est en
sens que les exigences de la foi doivent être vécues au-delà de l’Année de la
foi.
I.
Notre vécu de la foi
4. Frères et sœurs, dans son exhortation
apostolique post-synodale Africae Munus,
le Pape Benoît XVI affirme qu’« un
précieux trésor est dans l’âme de l’Afrique où je perçois « le poumon
spirituel pour une humanité qui semble en crise de foi et d’espérance »,
grâce aux richesses humaines et spirituelles inouïes de ses enfants (…) »[8].
Mais, la manifestation évidente du spirituel en sociétés africaines est-elle
une expression de la foi vivante de l’Eglise catholique ? Quelle est la
qualité de la foi du chrétien congolais ? Quelle expérience avons-nous de
la foi dans nos familles, nos milieux de vie, nos communautés sacerdotales et
religieuses ?
Des fruits de la foi
5. Avec joie, nous pouvons constater que beaucoup
de fils et filles du pays ont accueilli la Bonne Nouvelle et ont cru en
Jésus-Christ comme l’unique Sauveur, selon le dessein du Père. Nous bénissons
le Seigneur pour le don de la foi et tous les signes de dynamisme ecclésial au
sein de la population congolaise qui se manifeste à travers les quarante-sept
diocèses érigés dans notre immense territoire. Nous rendons un vibrant hommage
à tous les missionnaires qui ont annoncé l’Evangile en terre congolaise.
6. Notre Eglise bénit aussi le Seigneur pour le nombre
toujours croissant de ministres ordonnés : évêques, prêtres tant séculiers
que religieux. Comment ne pas évoquer le don précieux de la vie consacrée à
travers plusieurs instituts de vie consacrée qui, localement ou en mission, se
dévouent généreusement dans l’annonce de l’Evangile et le témoignage de la
charité ? Toujours au nom de la foi, de nombreux laïcs, hommes et femmes,
sont actifs dans notre Eglise à travers les Communautés Ecclésiales Vivantes
(CEV) et les Mouvements d’Action Catholique. Cette vitalité a trouvé une haute
expression dans le martyre du
Bienheureux Isidore Bakanja et de la Bienheureuse Marie Clémentine Anuarite[9],
dont le 50e anniversaire de son témoignage suprême sera célébré en
2014.
7. C’est au nom de la même foi que, malgré les
conflits armés et leurs conséquences socio-économiques, le peuple des fidèles
fait preuve d’un réel esprit évangélique. Il témoigne de la réconciliation et
de l’amour fraternel, et s’efforce de prendre en charge l’Eglise. Plusieurs
situations de détresse sont soulagées grâce à la charité chrétienne qui naît de
la foi en Jésus-Christ. L’engagement social des fidèles se manifeste aussi dans
le domaine de l’éducation, de la santé et à travers les œuvres de miséricorde.
C’est encore à la lumière de cette foi que le peuple estime que notre ordre
social doit se laisser imprégner davantage des valeurs évangéliques. Cependant un contraste inquiétant persiste
entre la foi professée et la foi vécue chez beaucoup de fidèles.
Des défaillances dans la pratique de la foi
8. En
dépit de ces quelques signes qui montrent la fécondité de la foi dans notre
pays, force est de constater qu’il y a aussi des défaillances dans la pratique
de la foi. Nous constatons avec un grand regret dans le vécu du peuple
congolais, des attitudes, des pratiques et des agissements qui sont contraires
à une foi catholique authentique. En effet, nous constatons chez certains
fidèles des formes d’idolâtrie, notamment : des pratiques de l’occultisme
(recours au fétichisme, à la sorcellerie). A cela s’ajoute d’une part, la peur
morbide des esprits mauvais et d’autre part,
la peur de vivre et de professer
publiquement la foi. Cette double vie est inquiétante[10].
Nous déplorons également le manque d’enracinement dans la foi qui s’observe à
travers l’instabilité ou le « vagabondage spirituel » chez quelques
fidèles qui passent des sectes en sectes. Cette instabilité est aggravée par
une lecture fondamentaliste des Ecritures qui engendre la paresse ou l’attente
du merveilleux. La vraie foi en Dieu est aussi contraire à la peur, à l’attentisme
et au fatalisme qui marquent encore certains de nos fidèles. Derrière ces
pratiques se cache une fausse conception de Dieu. Ce dernier est perçu comme un
père ou une mère qui doit tout faire à la place de l’enfant. Le Dieu révélé en
Jésus-Christ n’est pas un bouche-trou[11].
9. De
même, il est paradoxal que dans nos communautés et chez beaucoup de nos
fidèles, la foi contraste avec certaines attitudes et pratiques très
déplorables, telles que : le tribalisme, le népotisme, le favoritisme et
tant d’autres formes d’injustice. Or, la foi au Christ ne peut marcher avec
toutes les formes de corruption qui gangrènent notre société, nous rendent
sourds et insensibles aux appels des plus démunis et des exploités puisqu’ils
sont faibles. Nous regrettons que l’enthousiasme chez certains de nos fidèles s’aligne
à l’inaction et à la nonchalance. Rappelons-nous sans cesse l’enseignement
selon lequel « la foi sans les
œuvres est morte dans son isolement » (cf. Jc 2,14-20). Notre foi en Jésus-Christ Sauveur doit nous
engager à vaincre toute peur et à œuvrer pour la transformation de la société
et de l’Eglise[12].
II.
Qu’est-ce que la foi?
Chers frères et
sœurs, avons-nous bien compris ce qu’est la foi ? D’où vient-elle et où
nous amène-t-elle ? La tradition biblique et chrétienne offre plusieurs
expressions complémentaires pour décrire la foi, son contenu et ses
caractéristiques[13].
Don de Dieu
10. La foi, est avant
tout un don de Dieu reçu au baptême. Elle est la première grâce que nous ayons
reçue[14] :
« Car c’est bien par la grâce, dit saint Paul, que vous êtes
sauvés, moyennant la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu»
(Ep 2,8). Bien qu’elle engage notre liberté,
notre volonté et notre intelligence, la foi reste un don de Dieu : « Tu es heureux, Simon fils de Jonas,
car cette révélation t’est venue, non de la chair et du sang, mais de mon Père
qui est dans les cieux » (Mt 16,17).
11. L’intelligence et la volonté humaines
sont impliquées dans l’acte de croire. Elles permettent à l’homme de coopérer
de manière responsable à la grâce de Dieu pour le salut. Voilà pourquoi saint
Léon le Grand enseigne que la foi c’est croire sans hésitation ce que les yeux du corps ne voient pas, fixer
son désir là où le regard ne parvient pas[15].
Il s’agit de s'en remettre totalement au dessein providentiel de Dieu dans l'histoire, à
l'exemple de ce que fit la Sainte Vierge Marie : « Je suis la servante du Seigneur. Qu’il m’advienne selon ta
parole » (Lc 1,38).
Réponse et abandon à Dieu
12. La foi est une
réponse libre et responsable de l’homme à Dieu,
l’acte par lequel l’homme s’ouvre à Dieu qui, par amour, se manifeste à
lui en l’invitant à une vie de communion avec lui[16].
C’est le cas du patriarche Abraham. Appelé par Dieu, il quitta sa terre (cf. He
11,8) et « crut en Celui qui fait
vivre les morts et appelle à l’existence ce qui n’existe pas » (Rm
4,17). L’acte de foi est une démarche qui incite à sortir de soi-même pour
obéir à la Parole de Dieu.
14. Aussi, la foi
est-elle un abandon à Dieu, qui procure confiance et espoir, d’autant plus
qu’elle est « la garantie des
choses qu’on espère, la preuve des réalités que l’on ne voit pas » (He 11,1). L'exemple de la femme souffrant
d'une perte de sang depuis douze ans et qui s'approcha du Seigneur pour toucher
la frange de son vêtement est tout aussi éloquent. En effet, « elle se
disait en elle-même: « Si seulement
je touche son manteau, je serai sauvée.
Jésus se retournant la vit et lui dit : ‘Aie confiance, ma fille, ta foi t'a
sauvée’. Et de ce moment, la femme fut sauvée » (Mt 9,20-22). De la confiance à l’abandon à Dieu, telle est
la nature de la foi, une assurance solide qui fait dire au psalmiste : « Seigneur, tu es mon roc et ma
forteresse » (Ps 31,4).
Adhésion personnelle et communautaire à
Dieu
15. Selon une
expression de saint Augustin « credere
in Deum » (croire en Dieu), rappelons-nous que la foi chrétienne est
essentiellement une adhésion personnelle de l’homme à Dieu, fondée sur la
certitude que Dieu s'est manifesté à nous dans le Christ par l’Esprit. « Mais quand il viendra, lui, l’Esprit
de vérité, il vous guidera dans la vérité tout entière ; car il ne parlera
pas de lui-même (…). Lui me glorifiera, car c’est de mon bien qu’il recevra et
il vous l’expliquera. Tout ce qu’a le Père est à moi. Voilà pourquoi j’ai dit
que c’est de mon bien qu’il reçoit et qu’il vous expliquera » (Jn 16,
13.14.15). La foi en Dieu le Père est donc
inséparable de la foi en son Fils
et en l’Esprit (cf. Mc 1,11, Jn 14,1). En fait, la foi catholique est
une foi en Dieu Un et Trine.
16. La foi, c’est
l’assurance ferme en l’amour inépuisable, inconditionnel et universel de Dieu
qui ne cède ni au mal ni à la mort, et qui peut transformer un échec ou une
défaite aux yeux des hommes en possibilité de salut. Cette possibilité de salut
par la foi en Jésus-Christ est offerte à
tous par Dieu. Jésus de Nazareth inaugure sa prédication par un appel solennel
à la conversion et à la foi (cf. Mc 1,15). Cet appel de Jésus montre bien
qu’une vraie foi déclenche un dynamisme perpétuel de conversion. Aussi, après
le discours sur le pain de vie, Jésus provoque-t-il les disciples à une profession de foi
explicite : « Voulez-vous
partir, vous aussi ? Simon-Pierre lui répondit : Seigneur, à qui
irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous croyons et nous
avons reconnu que tu es le Saint de Dieu » (Jn 6,67-69). En effet, le
Christ est notre foi[17].
17. Le Catéchisme de
l’Eglise catholique[18] nous
rappelle deux éléments nécessaires dans la naissance et le cheminement de la
foi : le baptême et l’Eglise, porte
de la foi[19].
A l’origine de notre identité chrétienne, il y a le baptême. Ce sacrement par lequel nous traversons la porte de la foi, nous communique
l'Esprit qui fait de nous des enfants de Dieu dans le Christ et qui nous
engendre dans l’Eglise. Notre foi, c’est la foi de l’Eglise. Voilà pourquoi,
aussitôt après notre profession de foi baptismale, le célébrant confirme :
« Telle est notre foi. Telle est la
foi de l’Eglise que nous sommes fiers de proclamer dans le Christ Jésus notre
Seigneur ».En somme, croire est un acte ecclésial, car la foi de l'Eglise, Mère de tous les croyants, précède, entretient et
soutient notre foi. De par sa nature, l'Eglise
est un espace de réception et de transmission de la foi (cf. Mt 28,19).
III.
Encouragements
18. Chers frères et sœurs, ce bref examen de
notre expérience de foi, avec ses forces et ses faiblesses, nous pousse à
invoquer celui qui est notre foi, Jésus-Christ, pour qu’il augmente en nous la foi. En dépit des difficultés que vous
rencontrez dans le cheminement de votre foi, nous vous disons avec saint Paul :
« Poursuivez donc votre route dans
le Christ, Jésus le Seigneur, tel que vous l’avez reçu ; soyez enracinés
et fondés en lui, affermis ainsi dans la foi telle qu’on vous l’a enseignée et
débordants de reconnaissance » (Col 2,6-7)[20].
A la suite de l’Apôtre, nous aussi, nous vous exhortons à approfondir votre foi et à la célébrer, à la vivre et à la
transmettre aux autres.
Approfondir la foi: connaître
Jésus-Christ
19. La foi, avons-nous dit, est une adhésion
personnelle, une rencontre bouleversante qui ouvre le cœur à la connaissance de
Dieu en Jésus-Christ. Saint Paul en a fait une expérience exceptionnelle, au
point de dire : « Ce n’est plus
moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2,20).
L’approfondissement de cette connaissance emprunte plusieurs voies, notamment
la lecture de la Parole de Dieu et
de l’enseignement de l’Eglise. Au lendemain du Synode des Evêques sur la Parole
de Dieu, nous vous avons demandé de disposer d’une Bible dans chaque famille,
en vue de méditer la Parole de Dieu, vous familiariser avec elle, la connaître,
l’aimer et la mettre en pratique[21].
Cette parole doit devenir « une
lampe pour vos pas, une lumière pour votre vie » (cf. Ps 118,105). La
lecture et l’étude de la Sainte Ecriture se feront également à travers la
catéchèse, l’homélie et l’apostolat biblique. Ainsi, votre foi en sortira
enrichie et fortifiée. Car « la foi naît de ce qu’on entend dire et ce
qu’on entend dire vient de la Parole du Christ » (Rm 10, 17). La
méditation de la Parole de Dieu conduit à la prière comme dialogue avec Dieu
qui nous parle. Ainsi la prière nourrit
continuellement la foi qui nous introduit dans la communion avec Dieu.
20. Quant à l’approfondissement de la foi par
l’enseignement de l’Eglise, nous tenons à renouveler l’exhortation du Pape
Benoît XVI de bien comprendre
les textes du Concile Vatican II[22]
et du Catéchisme de l’Eglise catholique
qui en est le fruit authentique[23].
La relecture des documents conciliaires[24]
permet de redécouvrir l’enseignement de l’Eglise et d’enraciner profondément la
foi chrétienne dans la Parole de Dieu, la Tradition vivante de l’Eglise, tout
en étant à l’écoute du monde. En outre, nous vous exhortons à approfondir votre
foi grâce à l’étude assidue du Catéchisme de l’Eglise catholique. Ce document a
été publié, il y a vingt ans, par le Bienheureux Pape Jean-Paul II, dans le
but d'exposer à tous les fidèles la force et la beauté de la foi[25]. Ce précieux document, ainsi que la
Bible et les Actes du Concile Vatican II
doivent être bien connus des prêtres pour qu’ils les exposent clairement aux
fins que les fidèles en soient imprégnés.
21.
L’approfondissement de la foi évoqué à travers ces documents a pour but de
renouveler notre adhésion à la personne du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
ainsi que notre amitié avec chacun d’eux. En effet, la communion avec la Sainte
Trinité est au cœur de la foi chrétienne. C’est ainsi que dans l’Evangile,
Jésus pose des questions sur sa personne ou révèle le Père et l’Esprit : « Mais, pour vous, leur dit-il, qui suis-je
? » (Mt 16, 15), « Qui m’a vu a
vu le Père. Comment peux-tu dire (Philippe)
montre-nous le Père ? » (Jn 14,9), « Lorsque viendra le Paraclet que je vous enverrai d’auprès du
Père, l’Esprit de vérité qui vient du Père, il me rendra témoignage » (Jn 15,26).
Célébrer la foi
22. En cette Année de la foi, le Saint-Père
Benoît XVI, en s’appuyant sur l’enseignement du Concile Vatican II, invite
l’Eglise à intensifier la célébration de la foi dans la liturgie, et en
particulier dans l’Eucharistie, qui est « le sommet auquel tend
l’action de l’Eglise, et en même temps la source d’où découle toute sa
force »[26]. En
effet, la foi catholique
s’exprime dans la liturgie. Celle-ci repose sur le mystère pascal du Christ. De
ce mystère découlent les sacrements qui communiquent les grâces divines. Ainsi,
la liturgie et les sacrements, lieux privilégiés de la présence agissante du
Christ dans l’Eglise, édifient et fortifient la foi des fidèles.
23. Au regard de la grandeur de la sainte liturgie,
nous vous exhortons à célébrer votre foi grâce à une fréquentation assidue de
la célébration eucharistique et pénitentielle. Par une participation joyeuse et
consciente, digne et fructueuse à la célébration de tous les sacrements, ayez
soin de surmonter la routine et toute forme de mimétisme de certaines pratiques
à la mode[27]. Que le chant liturgique joue sa fonction
d’annonce de la Parole de Dieu et que le silence sacré reste de mise lors des
assemblées liturgiques[28]. Ecartez
des rites sacrés tout ce qui est susceptible d’amoindrir ou d’altérer le sens
des vérités que l’Eglise célèbre, notamment la superstition et le folklore. C’est dans la foi que l’Eglise
actualise les événements du salut et c’est encore dans la foi que les fidèles
reçoivent les signes et les paroles qui rendent visibles et communiquent le
salut en Dieu.
28. Depuis plus
de vingt-cinq ans, l’Eglise-Famille de Dieu en RD Congo expérimente la
célébration du sacrifice eucharistique selon le « Missel romain pour les
Diocèses du Zaïre ». Cette liturgie, chance pour notre Eglise, puise dans
le génie culturel africain pour véhiculer le grand mystère de la foi. Nous invitons les prêtres à la célébrer
régulièrement, afin qu’elle stimule sans cesse la vitalité de nos communautés
chrétiennes et achève d’imprimer à nos célébrations un art sacré proprement
congolais.
Vivre la foi
29. Frères et sœurs, la foi en Jésus-Christ est une vie de témoignage à la
suite du Christ. Il ne suffit pas
de dire « Seigneur, Seigneur », pour entrer dans le Royaume des
cieux ; mais il faut faire la volonté du Père qui est aux cieux (cf. Mt 7,21). Il faut
vivre notre foi, condition pour qu’elle soit authentique et opérante. Elle
exige de l’audace et parfois d’énormes sacrifices. Soyez des témoins courageux
de la foi. Le monde d’aujourd’hui a plus besoin de témoins que des maîtres[29].
Prenons en exemple le cas de l’aveugle-né en Jn 9, une des belles pages de cet
évangile. Ce qui constitue la trame spirituelle de ce récit, c’est la
progression de l’aveugle vers la foi en Dieu et le témoignage qui s’en suit.
L’homme devenu voyant dit aux juifs : « C’est
bien moi », « c’est un prophète » (celui qui m’a
ouvert les yeux). Un degré supplémentaire est franchi lorsqu’il pose une
question osée aux pharisiens : « Serait-ce que vous aussi vous voulez
devenir ses disciples » ? La question est provocante. Néanmoins, le
miraculeux est un témoin inflexible et inlassable. Il révèle l’identité de
Jésus : un Maître, un Prophète, un Homme venant de Dieu.
30. La tradition judéo-chrétienne est riche en témoignages variés des
hommes et femmes de tous âges qui, au nom de leur foi, n’ont pas hésité à se
dessaisir de leurs vies pour le royaume de Dieu. Ils constituent le cortège
immense des saints martyrs. A titre d’exemple, souvenez-vous du martyre des
sept frères, cruellement mis à mort sous le roi Antiochus Epiphane, par
fidélité à la foi en Dieu et aux traditions de leurs pères (cf. 2M 7). « Pour qui craint le Seigneur, tout ira
bien à la fin, au jour de sa mort, il sera béni » (Si 1,13).
Souvenez-vous aussi des saints Cyprien, Félicité et Perpétue qui, professant la
foi catholique, ont versé leur sang, sous la persécution romaine. Et plus
proches de nous, ayez à cœur la mémoire de saint Charles Lwanga et ses
compagnons, et de nos bienheureux martyrs, Marie-Clémentine Anuarite et Isidore
Bakanja, prémices de la fécondité de la foi en RD Congo.
31. La foi se vit aussi à travers le témoignage de charité. Comme la veuve
de Sarepta[30],
n’hésitez pas à partager le peu que vous avez. Dans une situation de détresse,
de précarité, soyez toujours prêts à accueillir le démuni et l’étranger, à
partager avec ceux qui ont faim, à vêtir ceux qui sont nus. (cf. Mt 25, 35-36).
La foi sans la charité ne porte pas de fruit et la charité sans la foi serait
un sentiment à la merci du doute. Foi et charité se réclament réciproquement,
si bien que l’une permet à l’autre de réaliser son chemin. Grâce à la foi nous
pouvons reconnaître en tous ceux qui demandent notre amour le visage du
Seigneur ressuscité. « Dans la
mesure où l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que
vous l’avez fait » (Mt 25,40).
32. Fidèles à notre mission prophétique, nous n’avons cessé de vous
exhorter à témoigner de votre foi dans le contexte socio-pastoral de notre
pays. Que des situations semblables à celle de l’aveugle-né se présentent-elles
pas à vous et parfois de façon dramatique. Comment vous en sortez-vous ? A
maintes reprises, nous vous avons exhortés à agir en chrétien, notamment dans
la défense de la dignité humaine, de la justice, de la promotion du bien
commun. A vous fidèles chrétiens, acteurs
politiques et agents de l’ordre, au nom de votre foi et du sens du patriotisme,
soyez au service de la population congolaise tout entière. Ni le pouvoir,
ni l’avoir, qu’aucune créature ne puisse vous détourner de votre foi et de
votre vocation baptismale.
33. Aujourd’hui encore, frères et sœurs, à l’occasion de l’Année de la foi,
nous tenons à vous rappeler votre mission baptismale : « Vous êtes le sel de la terre (…) Vous êtes
la lumière du monde » (Mt 5,13.14)[31].
Offrez le meilleur de vous-mêmes pour redonner une saveur évangélique à la
société congolaise ; que par votre vie, la lumière du Christ resplendisse
sur la face de la RD Congo. Soyez «toujours prêts à la défense contre
quiconque vous demande raison de l’espérance qui est en vous » (1P
3,15). En tout temps et en tout lieu,
confessez votre foi en paroles et en actes.
Transmettre la foi
34. « Je vous ai donc transmis en premier
lieu ce que j’avais moi-même reçu » (1 Co 15,3). Selon cette expérience de saint Paul, la foi s’inscrit dans le
processus de la tradition. Elle est une expérience d’un grand amour reçu pour
être communiqué. L’ouverture de l’Année de la foi a coïncidé avec la
convocation du Synode des Evêques sur « La Nouvelle Evangélisation pour la
transmission de la foi chrétienne ». « Ce
synode, a affirmé le Pape Benoît XVI, est une occasion propice pour introduire
la structure ecclésiale tout entière à un temps de réflexion particulière et de
redécouverte de la foi »[32]. En faisant mémoire de ce qu’elle croit et
propose de croire, l’Eglise entend renouveler et poursuivre sa mission
évangélisatrice. Remplis de l’amour du Christ qui nous pousse à évangéliser
(cf. 2 Co 5,14), retrouvez la joie d’annoncer la Bonne Nouvelle. C’est la
condition pour que la foi grandisse et se fortifie.
35. Chers
fidèles, éducateurs et catéchistes, la foi est un trésor spirituel incomparable
qui mérite d’être transmis de génération en génération. En familles et dans les
CEV, en paroisses, dans les établissements scolaires et dans les milieux
professionnels, ayez à cœur votre tâche de transmettre la foi à ceux qui vous
sont proches[33].
Vous parents, de même que vous
transmettez la vie et les valeurs fondamentales à vos enfants, transmettez-leur
la foi. En tant qu’initiateurs éprouvés, entraînez-les à connaître Dieu et
à l’aimer, à lui obéir et à le servir (cf. Dt 4,9 ; Ep 6,4).
36. Chers jeunes catholiques, le Christ vous aime et vous appelle à sa
suite (cf. Mc 10,17-22), parce qu’il est pour vous « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6). Vous êtes
forts et pleins de vitalité. Combattez le bon combat de la foi, afin de
conquérir la vie éternelle à laquelle vous êtes appelés (cf. 1Tm 6,12). Le rêve
d’un Congo plus beau qu’avant et l’éclosion d’une Eglise mûre reposent sur
vous. Face aux séductions du monde et aux pessimismes, armez-vous du bouclier
de la foi. Soyez « enracinés et
édifiés en lui (Christ) ; appuyés sur la foi, telle qu’on vous l’a
enseignée » (Col 2,7). Gardez jalousement la foi reçue de vos parents
et de vos éducateurs et soyez-en des généreux et infatigables messagers. Mus
par la joie de transmettre les valeurs chrétiennes à toute créature et vivant à
l’ère du numérique, déployez votre esprit de créativité en vue d’utiliser les moyens
modernes de communication pour la transmission de la foi catholique.
37. Quant à vous, chers prêtres, nos premiers collaborateurs dans la Vigne
du Seigneur, et vous, chers fils et filles consacrés à Dieu, en cette Année de la foi tout comme après,
libérez-vous de toute forme de peur, de religiosité et spiritualité
aliénantes. Se faisant, vous serez à mesure d’exposer aux fidèles
la foi dans toute sa beauté et sa profondeur[34].
Souvenez-vous de cette parole de l’Ecriture : « A qui l’on aura donné beaucoup, on réclamera davantage »
(Lc 12,48). Vous êtes les intendants des mystères du salut. Soyez-en des
porteurs crédibles[35].
Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement et abondamment. Annoncez la
Bonne Nouvelle à toute créature, dans les cités et villages les plus reculés.
Malgré les bouleversements de la vie, le peuple congolais reste tendu vers Dieu
et désireux de le connaître. Par votre ministère et votre vie, pétris de foi et
d’expérience de la rencontre avec le Seigneur, amenez-le à rencontrer le vrai
visage de Dieu, Père, Fils et Saint-Esprit.
Conclusion
38. Frères et sœurs, à travers cette exhortation, nous avons voulu, en
communion avec le Successeur de Pierre, vous inviter à revivre la beauté de la
foi, à examiner vos expériences d’adhésion à Dieu et vous redonner les motifs
de croire. Conscients d’avoir traversé la porte qui mène à la communion avec
Dieu, vivez intensément l’Année de la foi comme un temps de grâce et de
renouvellement personnel et communautaire. La
foi est un chemin d’exode, de purification et de conversion permanente. Le
vécu de la foi n’a pas de limites. La célébration de l’Année de la foi doit
nous propulser vers l’avenir.
39. Nous avons apprécié à leur juste valeur nos efforts de tendre sans
cesse vers la communion avec Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, but
ultime de notre foi. Rendons grâce au Seigneur des merveilles visibles et
invisibles qu’il opère en nous et dans l’Eglise en RD Congo. En même temps,
nous avons pris conscience des fragilités et des incohérences qui émaillent
notre vie d’hommes et de femmes croyants. Au milieu de difficultés, « restons fermes dans la foi » (cf. 1
P 5, 9). Ne soyons pas comme des gens sans espérance[36].
Tenons bon dans la foi, l’espérance et la charité[37]. Demandons sans cesse que le « Seigneur,
augmente en nous la foi » (cf. Lc 17, 5).
40. La
foi, comme une graine, si petite soit-elle, comporte en elle-même sa propre
capacité à grandir et à porter du fruit, mais à condition qu’elle soit
entretenue (cf. Lc 17,6). C’est alors seulement qu’elle peut produire les
œuvres capables d’édifier l’Eglise et la société d’aujourd’hui et de demain. En
cette année de grâce, que le Seigneur daigne fortifier en nous la semence de la
foi par la puissance du Saint-Esprit et que, par l’intercession de la Sainte
Vierge Marie et de tous les témoins de la foi, qu’il la fasse grandir et
fructifier.
Kinshasa,
le 27 juin 2013
[1]
Cf. BENOIT XVI, Lettre apostolique sous
forme de Motu Proprio « Porta fidei, Rome, 11 octobre 2011, n.4.
[2] En l’occurrence
une Année de l’Eucharistie a été
célébrée d’octobre 2004 en octobre 2005,
sous le pontificat du Bienheureux Pape Jean Paul II ; une Année Saint-Paul du 28 juin 2008 au 29 juin 2009, sous le pontificat de Benoît
XVI.
[3] BENOIT XVI, Porta fidei, n.2.
[4]BENOIT XVI, Homélie de la Messe d’ouverture
de l’Année de la foi, 11 octobre 2013. L’image du
désert revient plusieurs fois dans l’enseignement du Pape. Il y a, dit-il, de
nombreuses formes de désert : le désert de la pauvreté, le désert de la
faim et de la soif, le désert de l'abandon, de la solitude, de l'amour détruit.
Il y a également le désert de l'obscurité de Dieu, du vide des âmes sans aucune
conscience de leur dignité ni du chemin de l'homme. (Homélie de l’Intronisation
24.4.2005).
[5] Ibidem
[6]
Cf. CENCO, Défis pastoraux au seuil du
XXIe siècle, Ed. du Secrétariat général de la CENCO, Kinshasa, 2006, p.24.
[7]Beaucoup
de diocèses ont marqué l’entrée dans l’Année
de la foi dès le lendemain de son ouverture officielle à Rome.
[8] BENOIT
XVI, Exhortation apostolique post-synodale Africae
Munus, 2011, n.13.
[9] Cf.
Idem, p.12.
[10]Le message de l’Apocalypse
adressé à l’Eglise de Thyatire viendrait ici à point nommé : « Je connais ta conduite : ton
amour, ta foi, ton dévouement, ta constance ; tes œuvres vont sans cesse
en se multipliant. Mais, j’ai contre toi que tu tolères Jézabel » (Ap
2,19-20). Jézabel, femme du roi Akhab, originaire de Sidon, symbolise
l’attachement d’Israël aux idoles en opposition à la vénération absolue du vrai
Dieu.
[11] Les préoccupations
pour la santé, l’emploi, la réussite, la sécurité sociale ne doivent pas
déformer notre foi en Dieu qui nous engage à œuvrer dans la transformation de
la société pour qu’y règnent la justice et la solidarité.
[12] Un des exemples le plus frappant est
la prise en charge matérielle de l’Eglise par ses propres fidèles. Si dans
quelques diocèses la pratique commence à faire ses preuves, il n’en est pas ainsi
dans la grande majorité de nos diocèses. Considérant que la population
congolaise est estimée à 70 millions, dont plus de 38% des catholiques, avec
une moyenne de 27 millions, pourquoi les collectes des fonds au niveau national
ne parviennent-elles guère à refléter ces estimations ? Ce fait nous
étonne par rapport à l’enthousiasme qui caractérise la foi des fidèles
congolais.
[13] Cf. JEAN
PAUL II, Catéchisme de l’Eglise catholique (CEC), nn.142-165.
[14] Saint
Augustin : « Quelle est la
première grâce qvue nous ayons reçue ? La foi. En marchant dans la foi, nous
marchons dans la grâce » (Tract. III, 8).
[15] Cf. Saint Léon le Grand,
Homélie sur l’Ascension 2,1-4.
[16] Cf.
Vatican II, Constitution dogmatique Dei Verbum, 2.
[17]
Cf. Conférence Episcopale du Zaïre, Notre
foi en Jésus-Christ. Déclaration de l’Episcopat du Zaïre, Kinshasa, 15
janvier 1975.
[18] Cf. Catéchisme de l’Eglise Catholique,
nn.166-167.
[19] Cf. BENOIT XVI, Porta fidei, n.1.
[20] Il a
plu au Pape Benoît XVI de choisir le même passage biblique pour fixer le thème
général des Journées Mondiales de la Jeunesse à Madrid (2011) :
« Enracinés dans le Christ ».
[21]
Cf. CENCO, Journées Nationales de la Bible, Ed. du Secrétariat général de la
CENCO, Kinshasa, 2012, p.5.
[22] BENOIT XVI, Porta fidei, n.5.
[23] L’élaboration du Catéchisme
de l’Eglise Catholique fut souhaitée par le Synode extraordinaire des Évêques
de 1985 comme instrument au service de la catéchèse et fut réalisée grâce à la
collaboration de tout l'Episcopat de l'Église catholique.
[24] Les
documents conciliaires ont été réédités et sont disponibles dans les librairies
catholiques du pays.
[25] Le
Catéchisme de l’Eglise Catholique, en trois
versions : édition intégrale, compendium ou abrégé et Youth Catechism (Youcat =Catéchisme de l’Eglise Catholique pour les jeunes),
contient l’exposé de la foi chrétienne et comprend quatre grandes parties : la profession de la foi (lex credendi) reprend la mémoire des principales vérités de
la foi, la célébration du mystère chrétien (lex
celebrandi) qui a les sacrements pour objet et dont l’efficacité relève du
mystère pascal, la vie dans le Christ (lex
vivendi) portant sur l’agir chrétien et la prière chrétienne (lex orandi), c'est-à-dire la synthèse de
la vie de prière.
[26]
VATICAN II, Constitution sur la sainte Liturgie Sacrosanctum Concilium, n.10.
[27]
Cf. CENCO, Directives de l’Episcopat
congolais pour une célébration digne et correcte de la Sainte Eucharistie,
Ed. du Secrétariat général de la CENCO, Kinshasa/Gombe, 2008, pp.2-3.
[28] Cf. BENOIT XVI, Exhortation
apostolique postsynodale “Verbum Domini”,
n. 70.
[30] Cf. 1 R 17,7-17.
[31] Cf.
JEAN PAUL II, Exhortation apostolique post-synodale Christifideleslaici, 1988, n.3.
[32] BENOIT XVI, Porta fidei, n.4.
[33] Cf.
CENCO, Journées Nationales de la Bible, Ed.du Secrétariat général de la CENCO,
2012, p.5.
[34] Cf.
CENCO, Notre rêve d’un Congo plus beau
qu’avant, 2010, n.35.
[35] Cf.
JEAN PAUL II, Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Africa, 1996, n.21.
[36]
Cf. BENOIT XVI, Lettre Encyclique Spe
Salvi, Cité du Vatican, 2007, p.4.
[37]
Cf. Conférence Episcopale du Zaïre, « Tenez
bon dans la foi »(1 P 5,9). Message des Evêques du Zaïre aux fidèles
catholiques et aux hommes de bonne volonté, 6 septembre 1993.
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