Communiqué de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) sur le cycle électoral 2014-2016
1. Réunis en Comité
permanent du 24 au 27 février 2014, les Archevêques et Evêques membres de la
Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) se sont penchés entre autres sur la situation de notre pays. Ils ont
rendu grâce à Dieu pour tant d’événements heureux survenus dans notre pays,
notamment la tenue des concertations nationales et la mise sur pied d’un Comité
de suivi des résolutions issues de ces concertations, l’accalmie observée dans
les zones jadis occupées par le M23, les efforts qui se poursuivent pour
rétablir la sécurité dans le pays, en particulier dans le Nord et Sud Kivu
ainsi que dans le Katanga.
2. Ils
ont également examiné les options de la feuille de route du cycle électoral
2013-2016 présentée par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI)
ainsi que sa planification pour la fiabilisation du fichier électoral et la
stabilisation des cartographies opérationnelles.
3. Considérant
que le cycle électoral en cours constitue un enjeu fondamental et décisif pour
la construction d’un Congo réellement démocratique, apaisé et porteur des
nouvelles possibilités de développement et, préoccupés par le dépassement du
mandat des députés provinciaux et des sénateurs ainsi que par le dysfonctionnement institutionnel et
la crise de légitimité dans les entités territoriales et urbaines de
base :
4. Les
Evêques recommandent l’apurement des
arriérés électoraux comme gage de l’assise de la démocratie et du
renforcement de la cohésion nationale.
5. Ils
demandent à cet effet, la tenue des
élections provinciales au premier trimestre 2015 afin de mettre en place
des institutions légitimes.
6. Ils
recommandent que les opérations de
fiabilisation du fichier électoral en cours et la stabilisation des
cartographies opérationnelles s’effectuent
de manière transparente et consensuelle afin de rassurer tout le peuple
congolais.
7. Ils
estiment que l’hypothèse des élections des Conseillers urbains, Bourgmestres,
Chefs des secteurs, Maires ainsi que des Députés provinciaux au suffrage
indirect est de nature à compromettre le processus de consolidation de notre
jeune démocratie. Car, le Souverain primaire se verrait ainsi mis en marge du
processus de désignation de ses gouvernants et son droit de participer
directement à la vie publique s’amenuiserait. Dans l’hypothèse d’un suffrage
indirect la crainte de manipulation et de corruption des électeurs est beaucoup
plus grande.
8. Ainsi,
conformément aux prescrits de la Constitution en son article 197, les Evêques demandent avec empressement que les
élections au niveau provincial tout comme les élections municipales, urbaines
et locales soient au suffrage universel direct, afin de promouvoir la
démocratie à la base en renforçant le contrôle du peuple sur ses représentants.
9. Tenant
compte du coût que ces élections entraînent, les Evêques estiment qu’il
est avantageux de coupler les élections
provinciales et locales. Dans la perspective de garantir la souveraineté de
notre Etat, le Gouvernement de la République devrait prévoir, dans son budget, les dépenses
inhérentes à ces élections avant de compter sur l’appui financier de ses
partenaires traditionnels.
10. Les Evêques en appellent à la volonté
politique de nos Gouvernants et à la mobilisation de toute la population
congolaise pour que le processus électoral se passe dans la paix et la vérité,
dans la transparence et le respect des délais constitutionnels.
11. Afin de garantir la réussite totale du
processus électoral en cours, les Evêques invitent la communauté
internationale, en particulier la Monusco, à s’impliquer davantage dans l’appui
financier et logistique de prochaines élections.
12. L’Eglise catholique, fidèle à sa mission
évangélisatrice, accompagnera par la prière, la formation à l’éducation civique
ce processus électoral dont dépend l’avenir de la nation congolaise.
13. En cette année du cinquantenaire du
martyre de la Bienheureuse Anuarite, les Evêques élèvent leurs prières au Dieu
Tout-puissant pour que les prochaines élections consolident notre démocratie et
inscrivent notre pays dans le registre des nations respectables et dignes.
Fait
à Kinshasa, le 28 février 2014
Pour les Evêques
membres du Comité permanent de la CENCO
Abbé Léonard
SANTEDI
Secrétaire Général de
la CENCO
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