Diocèse d'Idiofa : De simples clichés font naître un centre hospitalier a Mwabo


Un rêve devenu réalité
De simples clichés font naître un centre hospitalier a Mwabo

Le village Mwabo, dans le territoire d’Idiofa, dans la province du Bandundu, a sa toute première maison en matériaux durables. C’est le « Centre hospitalier Helder Camara de Mwabo », première œuvre de collaboration entre le « Cercle Camara » d’Allemagne et les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en République Démocratique du Congo. La cérémonie d’inauguration s’est déroulée le dimanche 25 mai en présence de plusieurs personnalités religieuses et traditionnelles. Le premier enfant né dans la nouvelle maternité le jour de l’inauguration porte le nom de Camara. Désormais, les villageois n’iront plus loin pour bénéficier de services médicaux élémentaires.


L’allégresse de la population
La joie était à son comble parmi les habitants de cette contrée. Plus de 2000 villageois ont abandonné leurs activités quotidiennes pour être témoins oculaires de cet événement. Chacun cherchait à se trouver une place au premier rang. Les routes qui mènent vers le village Mwabo avaient reçu un coup de balai à cette occasion.


Une fois le décor planté, la cérémonie a commencé par une messe d’action de grâce. Le père Constant Kienge-Kienge, délégué du Supérieur provincial des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, Abel Nsolo, empêché, a présidé cette messe. Et le père Willy Bundjoko, O.M.I., a prêché. Dans son homélie, ce dernier a clairement indiqué que cette maternité est une œuvre divine. « Dieu s’est servi des hommes et d’une occasion fortuite pour nous marquer de sa présence. Il nous revient à tous de le promouvoir et de l’entretenir pour le bien commun», insistait-il.




 Après cette messe, le célébrant a béni l’institution. L’administrateur du territoire d’Idiofa, Jean Pierre Lithoko, a procédé à la coupure du ruban symbolique pour annoncer l’ouverture officielle.

D’une capacité d’accueil de 25 lits à la maternité, ce centre hospitalier offre aussi trois autres services réguliers pour garder la population en bonne santé : service d’urgence, chirurgie et centre de santé. Avant le lancement officiel des activités de la nouvelle institution sanitaire, le « Centre hospitalier H. Camara » assistait déjà la population en soins médicaux. Le Comité de gestion mis en place provisoirement a affirmé que de janvier à mai 2014, 50 cas d’accouchement et 35 cas d’intervention chirurgicale avaient trouvé une solution. Dans la nuit du 24 au 25 mai, une femme enceinte est venue accoucher d’un petit garçon. Et le nouveau-né a mérité le nom de Camara.







La joie de la population a été aussi celle de l’évêque d’Idiofa. Un jour avant cette cérémonie officielle, Son Excellence Mgr José Moko a accueilli à l’évêché la délégation du « Cercle Camara » venue d’Allemagne. Il l’a remerciée pour l’action en faveur de la population de Mwabo : « Vos œuvres sont une contribution de l’Eglise d’Allemagne pour le bien-être des Congolais. Merci pour cette première œuvre à Mwabo. Vous avez toutes nos bénédictions et notre soutien pour répandre vos initiatives dans ce grand diocèse. »

La précarité qui fait réfléchir
Avant la construction de ce nouveau centre hospitalier, la population de Mwabo éprouvait d’énormes difficultés en ce qui concerne la prise en charge médicale. Pour se faire soigner, les habitants de cette contrée devaient effectuer plusieurs kilomètres. Ceux qui étaient dépourvus de moyens pour effectuer ce genre de déplacements restaient se débrouiller à Mwabo.

En 2011, un groupe de missionnaires Oblats de Marie Immaculée, en route vers la Mission Catholique Mwembe, dans la province du Kasaï-occidental, a décidé de passer par Mwabo juste pour rendre visite à la famille du père Willy Bundjoko. Les missionnaires furent bien accueillis : le père Macaire Manimba, supérieur provincial des Oblats, le père Willy Bundjoko, directeur du Bureau Provincial de Développement, le père Aloys Terliesner, procureur des missions en Allemagne et le frère Michel Ngila, responsable de la ferme de Ndjili/Brasserie de Kinshasa.
Pendant cette escale à Mwabo, le père Aloys s’est échappé. Visant à immortaliser ce « trip », il profite de quelques heures à Mwabo pour faire des images du village. Dans les ruelles, le prêtre allemand rencontre, transportée sur un grabat, une femme enceinte, se tordant de douleurs. Le missionnaire saute sur l’occasion et immortalise la scène. Poursuivant son parcours de photographe, il va enrichir son album de photos avec plusieurs images de Mwabo. Parmi ses prises de vue, celle de la hutte dans laquelle la femme a accouché de son bébé.

Des images qui font agir
Ce sont ces images de Mwabo qui toucheront le « Cercle Camara » qui, jusqu’alors, œuvrait au Brésil. Voilà une occasion propice pour se tourner aussi dorénavant vers la République Démocratique du Congo. Les réalités de Mwabo, surtout celles de la maternité traditionnelle, plongent dans l’émoi et font prendre une décision : « Il nous faut tout mettre en œuvre pour ses pauvres », se disaient les membres entre eux.




Un projet d’aide prend ainsi naissance. Et les demandes d’aide financière seront formulées à l’endroit de donateurs.
Pendant ce temps, à Mwabo, la population est sensibilisée pour apporter son soutien au nouveau projet dont elle est la première bénéficiaire. L’appel n’est pas tombé dans les oreilles des sourds. « L’union fait la force », dit-on. Selon les capacités, chacun apporte de son meilleur au projet. Les uns ont leur contribution en nature : maïs, manioc et autres produits agricoles ; les autres assurent le transport de moellons, sable et eau… Ils étaient nombreux parmi les autochtones à venir prêter main forte pour la poursuite des travaux. Comme dans un rêve, le projet de construction du centre hospitalier de Mwabo devient réalité.

Une danse pour tous
« Cet ouvrage ne s’est pas réalisé sans peine », s’exclamait un des responsables. « Nous n’avons pas trouvé un véhicule adapté à une route aussi impraticable et si longue que celle de Mwabo. Personne n’a accepté de mettre à notre disposition son engin alors qu’on achetait presque tout à Kinshasa (La Capitale située à 840 km de Mwabo). En ce jour d’inauguration, oublions tout le négatif », ajouta-t-il.

Etaient présents à la cérémonie de l’inauguration, notamment : une délégation représentant le Président de l’Assemblée nationale, Monsieur Aubin MINAKU, qui a offert un lot de médicaments ; le père Aloys, le docteur Gérhard Kremer et madame Andrea Keber venus de l’Allemagne ; le chef de collectivité de Kipuku, les chefs des groupements et villages, une délégation importante d’Idiofa, une quinzaine de prêtres et plusieurs sages des villages. Emportés par la joie, beaucoup n’ont pas hésité à exhiber quelques pas de danse après avoir mangé et bu. 




Conclusion
Actuellement, l’évangélisation s’accompagne du développement. En Afrique où nous vivons, par exemple, la Bible fait chemin avec des œuvres humanitaires. Et ce, parce que l’action non gouvernementale apporte un soutien considérable aux marginalisés. Les villageois sont les plus marginalisés chez nous. En travaillant avec eux pour leur mieux-être, l’Eglise accomplit une œuvre caritative et philanthropique.

Père Roland DIKELELE , OMI

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