Agression de religieuses par des hommes armés
Rapport sur une agression par des hommes armés,
survenue le 23 août 2015,
dans la Maison régionale des Sœurs Missionnaires
du Christ,
Avenue de la Révolution, 396, Limete-résidentiel/Kinshasa
Le
1ier août 2015, la supérieure de la communauté de la maison
régionale à Limete (Sr Irène Haider) et la supérieure de la communauté de la
maison de formation à Kingabwa (Sr Magdalena Überall) ont reçu un appel de
soi-disant Caritas Congo. On leur a dit que Caritas Congo aurait reçu des dons
à distribuer aux congrégations ; et ils ont demandé combien de Sœurs et
combien de jeunes en formation nous avons et si elles sont à la maison ou en
congé. Les deux supérieures ont répondu qu’ils devraient s’adresser à la
supérieure régionale.
Ce
qui s’est passé le dimanche 23 août 2015 :
Normalement
nous sommes actuellement six Sœurs dans la maison régionale à Limete. Mais
trois ont quitté la maison à 9 heures pour aller à Kimwenza participer à une
profession religieuse. Les trois Sœurs qui sont restées sont : Sr Irène
Haider, Sr Béatrice Lisaki Mambangia, Sr Zita Ngolomingi Elum-Nkos.
Vers
11 heures, Sr Irène reçoit un appel, toujours de « Caritas Congo ».
On lui dit que les choses à distribuer sont
arrivées et ils passeront l’après-midi pour les déposer chez nous.
Vers
12 heures, les Sœurs sont à table, encore un appel : « Nous sommes
devant la porte. » Sr Béatrice est partie ouvrir. Une voiture marque
Mercedes, de couleur bleue foncée entre, quatre hommes dedans. Ils avancent
jusqu’au fond et tournent la voiture pour prendre la position de départ. Sr Irène sort aussi pour les accueillir. Les
hommes descendent, on leur offre des chaises devant l’entrée de la maison, seulement deux parmi eux prennent place, deux
restent là où il y a la voiture. Ayant déjà un pressentiment que quelque chose
n’est pas normal, Sr Irène appelle Sr Zita pour qu’elle vienne aussi s’asseoir.
Sr Béatrice aperçoit un parmi ceux qui sont restés avec la voiture, qui est
passé de l’autre côté de la maison, là où il y a la deuxième porte d’entrée à
la maison et le garage. Elle trouve ce mouvement suspect et entre dans la
maison pour regarder à travers la fenêtre de la salle de bain. Elle voit les
deux, eux aussi la voient et rejoignent les autres devant la maison, à l’entrée
principale. Sr Béatrice aussi revient.
Un
parmi les deux qui sont assis, demande à l’autre : « Le chef n’est
pas encore là ? « Après directement aux Sœurs: « Vous
cachez des Ruandais dans votre maison. Y a-t-il un homme dans votre
maison ? Il n’y a pas un homme dans votre maison ? » En même
temps, il fait sortir un révolver de son sac et dit aux Sœurs : « Ne
bougez pas, ne parlez pas ! Si nous trouvons un homme dans cette maison,
nous allons vous tuer. » Un autre fait sortir aussi un poignard. Entre-temps les deux
partent vers la voiture et reviennent avec deux fusils.
Un
parmi les quatre dit à Sr Béatrice : « Mets-toi debout. Nous entrons
dans la maison. » Dedans, il pointe la porte à gauche et dit :
« Ouvre, c’est le bureau. Ne me trompe pas, je connais très bien la maison. »
Il pousse la Sœur dedans et lui dit : « Montre-nous là où vous gardez
les dollars. » Elle répond que nous n’en avons pas. Lui-même commence
alors à ouvrir tous les tiroirs, les armoires pour chercher l’argent. Il trouve
dans une armoire les Francs congolais et les prend dans un petit carton. Tout
argent, qu’il trouve dans le tiroir de la table bureau, il le met aussi dans le
carton.
Entre-temps,
les deux autres avec les fusils sont entrés dans la maison avec les Sœurs Irène
et Zita. Ils leur ordonnent de s’asseoir par terre. Un reste avec elles, le fusil contre elles,
l’autre entre dans la chambre de Sr Béatrice. Il fouille tout et prend son
ordinateur portable, un téléphone portable et deux porte-monnaie avec l’argent
dedans dans le tiroir et l’argent qu’il trouve sur la table.
Celui
qui était avec Sr Béatrice au bureau le rejoint maintenant, ensemble avec la
Sœur. Ils entrent dans la salle de bain, y fouillent l’armoire qui s’y
trouve. A côté, il y a la chambre de la
supérieure régionale, elle est fermée, car elle était sortie. Ils veulent
forcer la porte mais n’y arrivent pas.
Revenus
au salon, ils ouvrent tous les tiroirs, font sortir les CDs, les DVD, les
cassettes, ils prennent le lecteur DVD. L’un soulève le poste de radiocassette
et le poste de télévision, l’autre lui demande : « Tu veux faire quoi
avec ça ? ». Alors il les remet.
Le
quatrième homme est toujours resté à l’extérieur, mais il entre dans les
annexes : dans une chambre qui est
à l’extérieur et où loge pour le moment la Sr Zita, car elle est de passage,
il fouille tout, renverse le lit, fait
sortir toutes les choses des valises, de l’armoire. Il prend un appareil photo
tout neuf, un téléphone tout neuf et l’argent sur la table.
Ensuite,
il entre dans le bâtiment où il y a les chambres des Sœurs, il entre dans
toutes les chambres qui ne sont pas fermées à clé. Dans la chambre au fond, il
trouve une valise dans l’armoire, parce que la Sœur qui habite cette chambre
part bientôt à l’intérieur et elle avait déjà préparé sa valise. Il prend la
valise et un peu d’argent qu’il trouve dans le tiroir de la table.
Quand
ils ont fini à fouiller tout, ils posent aux Sœurs la question : « Où
sont vos téléphones ? » Et ils les prennent là où ils se trouvaient.
L’un
dit « Action rapide ». Ils ordonnent à Sr Béatrice aussi de s’asseoir
par terre. Ils prennent un rouleau de scotch avec lequel ils sont venus et ils
commencent à fermer la bouche de toutes les trois Sœurs avec le scotch.
Ensuite, ils lient les mains et leur ordonnent de joindre les mains et les
pieds, et ils lient ensemble les mains et les pieds. La Sr Béatrice est liée
avec les pieds d’une chaise. Avant de partir, ils disent :
« Heureusement, vous êtes des congolaises. » Ils prennent un
trousseau de clés avec les clés du portail et des deux portes d’entrées de la
maison principale, ils sortent de la maison, eux-mêmes ouvrent le portail et le
ferment après avoir quitté la parcelle avec la voiture.
Les
Sœurs, quand elles ont entendu qu’ils ont quitté, font un effort de se libérer,
comme tous les appareils de téléphone ont été pris, elles sortent pour appeler
les consœurs à partir d’une cabine.
Description
des hommes :
C’étaient
des hommes adultes, costauds, à part un qui était mince et très élancé, trois
de teint sombre, le quatrième plutôt clair ; ils étaient bien
habillés ; ils ne portaient pas de masques, seulement un d’eux portait un
chapeau, qu’il tirait un peu dans le visage.
Toute
la conversation se faisait en lingala.
Quand
une Sœur les suppliait de ne pas les tuer, ils ont répondu : « Nous
ne sommes pas venus pour vous tuer, ce que nous cherchons, c’est
l’argent. » Mais les Sœurs ont senti que moindre tentative de fuir ou bien
d’appeler au secours aurait eu des conséquences fatales. Ils étaient très
déterminés, très sévères.
Rapport
fait par :
Sr
Brigitta Raith
Supérieure
régionale des
Sœurs
Missionnaires du Christ
Tél. :
081 36 43 481
097 44 86 491
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