Le nouvel évêque de Kole évoque les défis pastoraux
Quels défis au diocèse de Kole, situé à cheval entre les
provinces du Sankuru et du Kasai Oriental ? Mgr Emery Kibal a été ordonné
évêque de Kole le 9 août dernier à Kole. Deux mois après, il souligne le bon
accueil reçu du peuple de Dieu et de la population de Kole en général.
Catholiques et non-catholiques attendent aussi que le nouveau pasteur apporte
le « développement » que l’Etat ne peut leur offrir. Les attentes sont
démesurées, estime l’évêque.
Mgr Kibal remercie tous ceux qui ont prié et qui continuent
de prier pour le diocèse et pour lui-même. L’évêque attend aussi des gestes de
générosité pour relever les multiples défis pour la pastorale du diocèse.
Le premier défi est celui de l’enclavement. Faute de bonnes
routes, la moto est le moyen de déplacement. Le diocèse n’a comme issue que la
cité de Lodja, située à 350 kilomètres, dans le diocèse voisin de Tshumbe.
L’évêque doit passer par Lodja pour atteindre des localités de son diocèse
situées à 500 kilomètres.
Les infrastructures scolaires et médicales sont vétustes. D’où
la nécessité d’en construire de nouvelles. La population recourt à des
charlatans, faute d’infrastructures adéquates pour la santé. Un médecin opère
sur un lit en bambou dans une salle non éclairée…
Et dans un contexte de pauvreté, l’Eglise manque d’activités
économiques propres. Les églises construites en pisé ont vieilli. Elles
demandent au moins un entretien.
L’évêque de Kole ne dispose pas non plus de nombreux
collaborateurs. Les prêtres diocésains sont 64, dont 34 sont présents au
diocèse. Et les religieuses de la congrégation diocésaine des Sœurs servantes
de l’Eglise du Christ sont 80 dont une soixantaine œuvrent dans l’enseignement
et le secteur médical..
Mgr Kibal ne peut que compter sur le laïcat. La première
priorité devient la formation, par la conscientisation et l’éducation. La
population pygmée notamment a besoin d’une action particulière pour trouver
l’opportunité d’une autre vie. L’évêque compte sur l’école pour assurer le
changement nécessaire. La femme doit être aussi scolarisée. Elle a été trop
souvent réduite à la maternité.
Mettre le peuple debout, le rendre responsable, à commencer
par le clergé, est la seconde priorité retenue par le nouvel évêque. L’évêque
sera un stimulant pour des projets conçus de concert. Nous sommes fort en
retard, il est temps de nous relever, de nous mettre au travail, sans nous
laisser distraire, exhorte Mgr Kibal.
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