Le brigand ou l'innocent ?
Au cœur des jours et des nuits
Le brigand ou l’innocent ?
Pourquoi la foule des Juifs a-t-elle préféré la libération de Barrabas,
le bandit, à celle de Jésus, l’innocent ? Qu’on se pose bien la question
pour savoir pourquoi le cœur de l’homme et de la femme préfère l’injustice, le
mensonge à la vérité et à la lumière. Jésus de Nazareth est venu dénoncer le
mensonge et le mal, et il va le réussir de la belle manière, en devenant
victime du mensonge et du mal. Qui perd gagne, a-t-il enseigné, qui meurt vivra,
a-t-il encore dit, et cette logique, aucun de ses adversaires ne pouvait y
penser. Tous croient gagner la vie, s’y accrocher par tous les moyens, même le
mensonge. Voilà pourquoi la victoire de Jésus sera éclatante, implacable.
La foule des Juifs connaissait Barrabas, ce brigand emprisonné pour
meurtre et émeute. Mais les autorités juives demandent au gouverneur romain
Pilate de le relâcher plutôt que Jésus contre lequel Pilate lui-même dit ne
trouver aucun chef d’accusation. Quelques juifs avaient bien de l’admiration
pour ce Jésus. Mais la foule, partout et toujours, a de la sympathie, de
l’admiration pour les bandits, les Barrabas.
Pourquoi des femmes d’un quartier de Bruxelles, en Belgique, ont-elles
menacé les policiers qui venaient d’arrêter un bandit recherché durant quatre
mois pour la mort de dizaines de personnes innocentes tuées à Paris ?
Durant quatre mois, les polices et les services de renseignement recherchaient
l’individu soupçonné d’avoir participé au massacre après l’avoir préparé. Mais
dans son quartier de Bruxelles, l’individu avait trouvé refuge. Et le jour de
sa capture, des enfants du quartier lancèrent des pierres contre la police. Des
femmes insultaient les policiers. Les garçons rêvent sans doute d’imiter un
jour les exploits du bandit qu’ils tiennent pour un héros. Ils voudraient
devenir aussi célèbres que l’ennemi public.
Pourquoi, en République démocratique du Congo, et dans bien d’autres
pays d’Afrique, des chefs rebelles sont-ils adulés ? Pourquoi sont-ils
élus lors des élections ? Des filles et des garçons les admirent pour leur
courage et leur violence. Charles Taylor, seigneur de guerre libérien, avait
gagné les élections en 1996 avec un slogan-choc. « J’ai tué ton père, j’ai
tué ta mère, vote pour moi si tu veux la paix », disait le slogan de la
campagne électorale. Et la foule a voté pour l’ancien chef rebelle.
Pourquoi la foule préfète-telle Barrabas, le brigand à Jésus, le
non-violent ? Et pourquoi la Bible ne nous cache-t-elle pas ce qui
pourrait s’appeler l’échec de la vérité et de la non-violence de Jésus ?
La Bible ne cache rien parce que, en réalité, la violence et le mensonge n’ont
pas eu le dernier mot. A la grande confusion des Juifs, le vainqueur, ce fut
Jésus. Il ressuscita des morts, et sa victoire éclata pour confondre le
mensonge.
Lorsque son disciple Simon-Pierre avait tranché l’oreille droite d’un
certain Malchus qui était parmi ceux qui venaient l’arrêter, Jésus dit à
Pierre : « Remets l’épée au fourreau. » (Jean 18,11). Jésus
pratiquait la non-violence.
Mais la foule des Juifs, des Congolais et de bien d’autres peuples,
toujours et partout, préfère le mensonge, la force, la brutalité. Jésus avait
raison en disant aux femmes de Jérusalem qui se frappaient la poitrine et se
lamentaient sur son chemin de croix : « Filles de Jérusalem, ne
pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants. »
(Luc 23,28)
Jean-Baptiste MALENGE Kalunzu
jbmalenge@gmail.com
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