L’évêque de Butembo-Beni invite à la paix
L’évêque de Butembo-Beni, dans la
province du Nord-Kivu, invite à retrouver en Jésus-Christ le chemin de la vraie
paix. Mgr Melchisédech Sikuli a ouvert et clôturé le colloque international de
missiologie tenu récemment à l’Université Catholique du Graben à Butembo sous
le thème : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ». Le
professeur Gianni
Colzani de l’Université Urbaniana de Rome, par exemple, y a présenté les
« lignes fondamentales pour une théologie de la paix ».
Pour Mgr Sikuli, voilà plus de vingt ans
que le pays n’a pas connu de vraie paix. Il invite l’ensemble des Congolais à s’impliquer
comme en 2004 en préparant les premières élections de 2006. Que les Congolais
luttent pour éviter toute balkanisation du pays.
Mgr Sikuli, ordonné évêque le 2 août 1998, le jour même où
éclatait la rébellion du Rassemblement Congolais pour la Démocratie, reconnaît,
par ailleurs, avoir vécu ses dix-neuf ans d’épiscopat sous la violence. Au
journal Les Coulisses, paraissant à Beni, l’évêque dit vivre d’espérance.
Il confie : « Au regard de l’enlèvement de nos deux prêtres de la
paroisse de Bunyuka, je peux affirmer que c’est l’anniversaire le plus triste
où nous sommes touché de très près par cet acte qui ne se justifie nullement. Car,
je ne vois pas comment et pourquoi ces deux prêtres nommés récemment à la
paroisse de Bunyuka devraient faire l’objet d’un tel traitement.
En remontant le temps depuis 19 ans, j’ai cru vivre cette
recrudescence de la violence aveugle à travers les enlèvements des personnes
innocentes, l’assassinat de l’abbé Romain en 2004, le kidnapping de nos trois
prêtres de la paroisse de Mbau en 2012, les massacres barbares des populations
de Beni depuis 2014, l’assassinat du père Vincent Machozi en 2016. Je note que
sur le plan strictement moral, il y a recul très fort du respect de la vie
humaine qui est sacrée mais surtout des personnes consacrées. Cette manière
d’agir était impensable avant. Toucher des personnes qui ont consacré leur vie
au service des autres, cela signifie que les gens ont perdu le sens du sacré.
C’est un recul sérieux de la valeur absolue de Dieu qui donne la vie ».
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