Nicaise Kibel'Bel a lu "Au coeur des jours et des nuits"
J'ai lu cet ouvrage et l'ai relu et j'ai beaucoup aimé
la façon dont Jean-Baptiste Malenge nous (re)distribue en nous les rappelant
nos « péchés » dans ce qui est
devenu au fil du temps notre conviction, notre façon à nous de comprendre et de
vivre notre vie. A travers la « nièce » de l'auteur aussi
naïve que clairvoyante.
Je me suis à moi-même posé des questions dans l'avion
d'Ethiopian qui me conduisait à Entebbe. Au décollage, j'ai prié et fermé aussi
les yeux comme d'habitude. Voilà que le père Malenge me rappelait que tout cela
n'était pas aussi important que je le pensais. Le rôle de la poche du garçon,
celui du pagne de ma mère...
Que de souvenirs me reviennent, car ce livre nous
replonge dans notre enfance de façon automatique. L'avenir dans le passé
d'autrui. Maintes fois, je me suis rappelé « mon » tailleur
assis devant le magasin du Portugais que je pouvais visiter à défaut de ma mère
qui avait fait le foyer social. Je me suis aussi demandé avec un goût amer
pourquoi nous avons adopté cette manie de porter les sous-vêtements des Blancs,
vendus en plein air mais aussi sans honte dans le choix. Les gens se retrouvent
et choisissent dans l'indifférence totale.
Enfin, ce livre m'a fait revivre un passé récent.
La maman photographe me rappelle mon histoire. Invité par notre Évêque à couvrir
une messe d'ordination à Butembo, je me pointe discrètement avec mon petit
appareil photo. Discrètement, je me mets debout et je fais des photos. Un vieux
papa (Mbundu Yesu) vient vers moi et m'éconduit hors de l'église. Je n'étais
pas sur la liste des photographes de l’Église. Notre Évêque a suivi du haut de
l'autel et envoie un servant dire à ce papa de me faire retourner à la messe.
Ce qui va se faire. Quatre ans après, je rends visite au docteur Eric, mon
oculiste. Il est à l'hôpital au chevet de son père gravement malade. Je le suis
à l'hôpital et j'en profite pour saluer son père. Il me présente auprès de son
père. Lorsqu'il me raccompagne, son père demande à me parler avant de mourir en
paix. Je reviens, ne comprenant rien du tout. Il s'excuse pour l'acte qu'il
avait posé en me faisant sortir de la messe et m'interdisant de faire des
photos : « j'ai toujours cherché à te (re) voir pour te
présenter mes excuses. Je ne savais pas à qui m'adresser. Voilà que le Seigneur
t'a fait venir vers moi, pardonne-moi et permets-moi de mourir en paix »
C'était incroyable. Je lui ai dit que moi-même j'avais oublié car ce n'était
même pas un incident. Je lui ai pardonné. Il a rendu l'âme 50 minutes après mon
départ.
« Le pape et les fake news »,
intéressant car le phénomène nous envahit et nous rend impuissant.
Notre avenir est dans le passé d'autrui. Je fais
cette expérience dans notre profession aussi. On préfère consommer ce qui vient
d'ailleurs.
Au cœur des jours et des nuits, un
livre qu'on lit avec sourire, sourire jaune et avec joie. Un livre
d'introspection sans agressivité.
Comme ce policier de roulage s'adressant à la
bonne sœur, je vous dis aussi : priez toujours et sans cesse pour moi.
Ce jour, en allant aux larges, j'ai eu la joie de
rencontrer nos évêques à Munyonyo mais également le cardinal Robert Sarah à qui
j'ai remis un exemplaire de mon dernier ouvrage sur le jihad en RDC. En deux
secondes, nous avons évoqué son livre, La force du silence. Dieu
fait grâce.
Merci bien. Ne m'oubliez pas dans la prière.
Le Seigneur vous donne la force de l'inspiration
et le courage de l'entreprise.
Nicaise
Kibel’Bel
Journaliste d'investigation et écrivain
Tél:+243998 190 250
+256 772 491 237
P.O.Box 29 810 Kampala/Uganda
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