Crise africaine et communication (Jean-Baptiste Malenge)
Merci aux organisateurs, qui ont invité le Centre de Recherche et d’Education en Communication (CREC), qui m’a délégué à ce colloque international sur « le développement de l’Afrique à l’épreuve des crises : les chemins de la résilience » (Université Catholique d'Afrique de l'Ouest, Abidjan, 22-24 juin 2021).
J’ai reçu hier une douce consolation en écoutant, en ouverture du colloque, la chorale saint Augustin exécuter la célèbre mélodie d’Afrique australe : « Nkosi sikelel’i Afrika, Dieu sauve l’Afrique. » Et toute la journée d’hier, théologiens et autres biblistes nous ont rappelé que Dieu est le chemin de la résilience. Plus tard, j’ai demandé à Paulin Poucouta de me dire si l’Africain et chrétien que je suis lui donnait l’air d’être sauvé par Dieu. Poucouta m’a répondu dans sa langue : « Beto me kuma ntete ve, Nous ne sommes pas encore arrivés ; beto kele na nzila, nous sommes en chemin. »
Oui, Dieu sauve l’Afrique. Mais encore faut-il l’écouter et lui parler. Encore faut-il articuler « le cri de l’homme africain », c’est-à-dire communiquer. Dieu sauve l’Afrique. La communication sauve l’Afrique. Voilà pourquoi j’intitule mon propos : « Crise africaine et communication ».
Je pars de l’idée que les multiples crises relevées en Afrique peuvent se ramener du pluriel au singulier et que l’Afrique en devient une épithète ! C’est le parti philosophique que j’ai choisi de proposer. Et ce parti pris donne un rôle fondamental à la communication, avec l’idée que la communication résoudra ladite crise africaine, que la communication est le point nodal de la résilience. La communication fonde le vivre-ensemble par la reconnaissance mutuelle et l’adhésion aux mêmes valeurs.
Il existe aujourd’hui un champ de plus en plus pratiqué dénommé « la communication de crise ». Elle se fonde sur le postulat et le constat selon lequel toute crise se résout durablement par une bonne communication puisque toute crise est une question de communication.
Dans la lutte contre la pandémie du coronavirus, c’est bien la communication qu’il faut d’abord soigner, selon les politiques et les instances de la riposte de nos pays.
Je voudrais m’expliquer là-dessus par une brève lecture du philosophe camerounais Fabien Eboussi Boulaga (1934-2018), ancien professeur de philosophie ici à Abidjan. Et je terminerai par indiquer la part choisie par le Centre de Recherche et d’Education en Communication (CREC), un réseau international qui propose la communication comme voie de développement et de solidarité pour des personnes et des communautés. Le CREC est en partenariat avec l’Unité Universitaire à Abidjan (UUA) de l’Université Catholique d’Afrique de l’Ouest (UCAO).
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