Déclaration de la Conférence épiscopale sur la situation sécuritaire du pays


« L’heure est grave. Notre pays est en danger ! » Ainsi se termine et ainsi s’intitule la déclaration de la Conférence épiscopale nationale du Congo sur la situation sécuritaire du pays.

Les évêques étaient réunis à Kinshasa du 7 au 9 novembre en assemblée plénière extraordinaire pour examiner des mesures d’application de l’Accord-cadre entre le Saint-Siège et la République démocratique du Congo.

Mais les évêques ont été préoccupés par la dégradation de la situation sécuritaire. Leur déclaration est une sonnette d’alarme sur le danger que court le pays et sur la responsabilité de tous pour y faire face.

Depuis cinq mois, des localités de la province du Nord-Kivu, notamment Bunagana, Rutshuru et Kiwanja se trouvent entre les mains des rebelles du mouvement du 23 mars, le M 23, appuyés par les armées du Rwanda et de l’Ouganda, selon des sources fiables, disent les évêques. Le déplacement massif des populations et le nombre de morts ne fait qu’augmenter.

L’insécurité, les évêques l’observent également dans la province de l’Ituri. Mais aussi dans les provinces du Kongo-Central, du Mai-Ndombe et du Kwilu. Ailleurs aussi. Et les évêques écrivent : « Notre nation est en danger ! Si nous n’y prenons garde, nous allons nous réveiller un matin avec un pays balkanisé de l’une ou l’autre manière. »

Les évêques estiment qu’il est plus que temps que l’Etat assure à tous les citoyens le droit le plus élémentaire à la vie et à la sécurité et au pays, son intégrité territoriale.

Les évêques en appellent à la responsabilité des acteurs politiques du pouvoir et de l’opposition. Ils en appellent à la responsabilité des Forces armées. Ils en appellent aussi à la responsabilité de la communauté internationale invitée à bannir la duplicité et la complaisance envers les multinationales et les pays prédateurs des ressources naturelles de la RDC.

Les évêques en appellent surtout à la vigilance et à la mobilisation du peuple tout entier.

Les évêques invitent les chrétiens et les personnes de bonne volonté à jeûner, à prier, à poser des gestes de solidarité envers les déplacés. « Nous convions tout le monde à marcher pacifiquement le dimanche 4 décembre », conclut la Déclaration de la Conférence épiscopale nationale du Congo, avant de prier pour l’intercession de la Vierge Marie, Notre-Dame du Congo, en ce moment particulier de l’histoire du pays. JBMK/RV

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