Parler avec les autres pour la paix. Contre la parole qui tue

 


(Conférence prononcée le 26 avril 2022 au Colloque international et interdisciplinaire organisé à Kinshasa pour les 65 ans de l’Université Catholique du Congo)

On nous recommande sur tous les tons le dialogue comme voie royale de la paix. Si tu veux la paix, dis-le, parles-en avec les autres. Pourtant, on ne peut manquer, paradoxalement, de constater la prolifération de la parole qui tue. Elle accompagne la violence et culmine parfois dans la guerre. Le lynchage médiatique a parfois tué même des innocents, condamnés « sans appel et sans réparation possible[1] ». Aux yeux du pape François, de nos jours, en effet, « l’agressivité sociale trouve un espace d’amplification hors pair dans les appareils mobiles et les ordinateurs[2]. »

 


Que faire ? La philosophie de la communication oriente à comprendre l’enjeu de la paix comme défi fondamental de l’interlocution. Par exemple : L’Afrique laisse parler d’elle pour déplorer la violence endémique, endogène et exogène. L’Afrique oublie souvent de se parler à elle-même et d’éduquer à la reconnaissance d’autrui. D’où la question : Pourquoi la parole prolifique des médias apparaît-elle peu pacifiante ? Et comment inverser cette logique pour faire en sorte que les médias utilisés pour tuer deviennent des vecteurs de l’éducation à la paix, que la communication devienne la clé et le fondement de la communion et de la communauté humaine ? Autre question : Faut-il arracher la parole aux fauteurs de guerres et autres rebelles et terroristes ? Ne faut-il pas couper l’internet en cas de troubles dans un pays ?


Mon propos évoquera l’esprit « caïniste » de l’humanité têtue, la défaite de la pensée et la propension des médias « nécrophages », sans oublier la nécessité de l’écoute et du silence. Voici, d’abord, une question que je pose dans un petit livre intitulé La guerre est un crime : « Ne nous sentirions-nous pas plus en paix si les médias ne nous annonçaient pas ces guerres lointaines qui deviennent si proches et si obsédantes ? Ne serions-nous pas plus tranquilles dans nos cœurs sans ces chefs de guerre dont la propagande est relayée par des médias complices ou complaisants[3] ? » Je parlerai à la fois comme journaliste qui raconte les événements ; comme chrétien catholique, nourri par la Parole de Dieu et par celle du Magistère ; et comme chercheur en philosophie de la communication.

1. L’esprit « caïniste » de l’humanité têtue

Commençons par écouter l’indignation et la sagesse du pape François à qui j’emprunte mes expressions. Dans l’avion qui le ramène de Malte à Rome, le dimanche 3 avril 2022, le pape répond à un journaliste en disant : « La guerre est toujours une cruauté, une chose inhumaine, qui va à l'encontre de l'esprit humain, je ne dis pas chrétien, mais humain. C'est l'esprit de Caïn, l'esprit ‘caïniste’[4]. » Et le pape de poursuivre : « (…) Mais nous sommes têtus comme humanité. Nous aimons les guerres, l'esprit de Caïn. Ce n'est pas un hasard si, au début de la Bible, il y a ce problème : l'esprit « caïniste » de tuer au lieu de l'esprit de paix. (…) Nous n'apprenons pas. » Mais le pape reconnaît aussi l’impuissance de l’effort notamment diplomatique du Saint Siège : « (…)  Nous touchons la limite de notre travail. » Il faut bien avouer que l’esprit de la guerre est chevillé au cœur de l’homme. L’usage de la violence relève du besoin identitaire. Parce que l’autre est soi-même et soi-même est comme l’autre. La nature humaine porte en elle l’agressivité et le conflit. Nous le comprenons bien ainsi depuis l’œuvre de René Girard, qui a ouvert, comme dit Bernard Perret, « sur le sous-sol du phénomène humain, cette part obscure de nous-mêmes où naissent les passions et la violence, les petites et grandes tragédies dont nous sommes responsables[5] ».


Le 3 avril 2022, le pape, dans l’avion, est en train de parler de l’invasion russe en Ukraine depuis le 24 février. D’après Vaticannews, le Saint-Père était « horrifié » devant l’invasion de l’Ukraine. A la prière de l’Angélus du 27 mars, le Saint-Père a même parlé de la « bestialité de la guerre ». Il a surtout prévenu : « La guerre ne peut pas être quelque chose d'inévitable, nous ne devons pas nous y habituer ! Au contraire, nous devons convertir l'indignation d'aujourd'hui en engagement de demain. Parce que, si nous sortons de tout ça comme avant, nous serons tous coupables d'une manière ou d'une autre. Face au danger d'autodestruction, que l'humanité comprenne que le moment est venu d'abolir la guerre, de l'effacer de l'histoire de l'humanité avant qu'elle n'efface l'homme de l'histoire[6]

Le Souverain pontife en appelait à la paix et à déposer les armes, à cesser même de fabriquer et de vendre des armes. Comme le saint pape Jean XXIII, en 1963, qui a fait une proposition de paix « à tous les hommes de bonne volonté » dans l’encyclique Pacem in terris. Il entendait rejeter la guerre froide qui se profilait avec la menace nucléaire. Aujourd’hui, le pape François rejette l’idée d’une « guerre juste ». Dans la note 242 de l’encyclique Fratelli tutti, il écrit : «  Même saint Augustin qui a forgé le concept de ‘‘guerre juste’’ que nous ne soutenons plus aujourd’hui a affirmé que « mettre un terme à la guerre par la parole, en poursuivant et en obtenant la paix par la paix et non par la guerre glorifie davantage que de la donner aux hommes par l’épée » ( Epistula 229, 2 : PL 33, col. 1020).

Aujourd’hui, pour l’observateur africain, la guerre Russie-Ukraine est apparue comme une honte, un drame personnel pour le continent européen. Dans l’encyclique Fratelli tutti (Tous frères), le pape parle des rêves qui se brisent en morceaux après les formes d’intégration vécues pour une Europe unie ou l’Amérique latine, et nous ajouterons pour l’Union africaine. Le pape constate des signes de recul : « Des conflits anachroniques considérés comme dépassés s’enflamment, des nationalismes étriqués, exacerbés, pleins de ressentiments et agressifs réapparaissent. Dans plus d’un pays, une idée d’unité du peuple et de la nation, imprégnée de diverses idéologies, crée de nouvelles formes d’égoïsme et de perte du sens social sous le prétexte d’une prétendue défense des intérêts nationaux[7]. »

Depuis soixante-dix ans, l’Europe s’est abstenue de se faire la guerre. Mais le pape argentin sait, bien entendu, ce que le Suisse Jean Ziegler appelait « la haine de l’Occident », cette « hostilité de principe que les peuples du Sud manifestent à l'endroit de ceux du Nord[8] » accusés de semer la guerre et de l’entretenir pour en récolter des dividendes. Le pape François stigmatise la tendance des pays du Nord à se présenter en modèles culturels en essayant de créer une nouvelle culture à travers les médias et les réseaux. Des peuples et des individus du Sud, dont on a détruit l’estime de soi, sont obligés de « copier » cette « nouvelle culture ». Or, « détruire l’estime de soi chez quelqu’un est un moyen facile de le dominer[9] ». Des philosophes africains noirs comme Frantz Fanon ou Aimé Césaire dénonçaient bien ainsi ce qu’ils appellent l’anéantissement de l’homme noir et la dévastation du monde. Le Camerounais Fabien Eboussi parle de « l’effacement de l’être de l’homme et de son visage[10] ». Et Fabien Eboussi a démontré combien l’Afrique en particulier a consenti à cette dévastation du monde, la convertissant en haine de soi, en anéantissement de soi. Pour Eboussi, « les indépendances africaines ont été la ratification et la reconduction d’un régime d’hétéronomie[11] ». Donc, l’Afrique accepte de souffrir de la violence de l’Occident, directement ou indirectement.

Et il y a pire : D’après le politologue Pierre Conesa, le droit de veto donné aux vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale au Conseil de sécurité des Nations Unies en 1948 a stérilisé le mécanisme convenu pour freiner la guerre : « Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité menèrent, à eux seuls, plus de cinquante-cinq guerres et interventions armées sans mandat onusien (hors coups d’Etat)[12]. »

Si l’humanité n’abolit pas la guerre, la guerre effacera l’homme de l’histoire. Que l’humanité sorte de la bestialité ! Redevenir humain, c’est la raison, le logos, à la nature animale. « Nous aimons les guerres », dit le pape. Le pape a ajouté que « la guerre est un sacrilège ». Il le dit dans le livre intitulé Contre la guerre. Le courage de construire la paix. Le livre a été présenté au Vatican le 14 avril 2022. Une intervention du pape pour le centenaire de la Première Guerre mondiale a donné le titre à un livre collectif paru en 2019 La guerra è una follia (La guerre est une folie). Autrement dit : La guerre est une défaite de l’humanité, une défaite de la raison. C’est plutôt la raison qui parle et qui permet de parler aux autres.

2. La guerre comme défaite de la pensée

Les philosophes considèrent l’être humain du point de vue de la raison. Concernant la guerre et la paix, on peut constater avec Jean-Marc Ferry que « la guerre est ontologiquement injuste[13] », on constatera aussi, pourtant, que bien des philosophes, dans l’histoire, se sont illustrés dans la propagande de guerre. Le débat n’est pas clos, par exemple, sur Martin Heidegger qui aurait pris fait et cause pour le Nazi Adolf Hitler et dont il trouvait les mains admirables. Pour le moins. Beaucoup estiment aussi que la philosophie de Hegel est tout simplement une « apologie de la guerre[14] ».

Nous avons sans doute plus de sympathie pour l’humaniste Desiderius Erasme de Rotterdam avec son idéal de paix et de concorde. Il composa l’éloge de la folie, au seizième siècle, au sortir de la guerre des religions, et il trancha : « La noble guerre est faite par des parasites, des entremetteurs, des larrons, des brigands, des rustres, des imbéciles, des débiteurs insolvables, en somme par le rebut de la société, et nullement par des philosophes veillant sous la lampe[15]. » Erasme a aussi écrit dans ses Adages : « Douce est la guerre pour ceux qui ne l’ont pas vécue[16]. »

Que des philosophes ou intellectuels en général soient aussi des instigateurs ou des adeptes de guerre, il y en a beaucoup. Un exemple : Le mouvement rebelle du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) a eu, dès 1998, un professeur de philosophie d’une université de Kinshasa devenu ministre de la communication. Pour faire l’apologie de la guerre !

Dans mon livre La guerre est un crime, je rapporte la controverse concernant le philosophe et théologien Godefroid Kangudie Mana, dit Kä Mana, d’heureuse mémoire. En 2012, Kä Mana avait exprimé son sentiment à la chute de la ville de Goma entre les mains du mouvement rebelle dit du 23 mars 2009, le M23. Dans une tribune parue sur le site internet de Pole Institut, l’« Institut interculturel dans la région des grands lacs », Kä Mana a écrit : « Prendre les armes est toujours un échec de la matière grise. L’horreur infligée aux populations est une défaite pour la pensée. La confiance dans la violence est toujours un déficit d’intelligence[17]. »

Or, en 2008, le même Kä Mana avait alimenté une polémique sur le site internet et dans le journal Le Potentiel de Kinshasa. Le même mouvement rebelle du M23 s’appelait alors le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP). Kä Mana s’était alors rendu à Goma pour, écrivait-il, « comprendre la guerre ». Il constata la fascination exercée par le chef rebelle Laurent Nkunda sur certains intellectuels, des universitaires et des chercheurs.

Kä Mana en appelait alors à une « paix négociée » avec le chef rebelle. Et les détracteurs virent en Kä Mana un chargé de communication du chef rebelle. Des militants menacèrent même de mort le philosophe. Des philosophes discutèrent avec lui par le biais du même journal Le Potentiel. Le philosophe protesta de sa bonne foi : « J’ai eu le sentiment que, sur cette question, les ressorts de la raison, de la lucidité, de la recherche patiente de la vérité cèdent vite devant les affects d’insultes, de dénigrement, de pétitions de principe et du refus d’écouter une quelconque analyse qui irait à contre-courant[18]. »

Ecouter les contradictions, parler avec les autres pour gagner la paix, c’est la règle en philosophie et en démocratie. En 2008, le web 2.0 existait, mais Whatsapp, créé en 2009 et autres médias sociaux n’étaient pas encore nés pour favoriser l’interactivité comme aujourd’hui et donner force à l’interlocution. Kä Mana en aurait reçu plus encore d’injures et de menaces, comme cela se passe généralement entre compatriotes congolais, revendiquant les uns et les autres le monopole de la vérité et surtout du patriotisme. Il faut bien vanter le dialogue, voie royale de la paix par la reconnaissance de l’identité et de la dignité de l’autre dans la justice, l’égalité et la vérité. Dans ses Recherches logiques sur le dialogue, Francis Jacques a écrit : « Pour peu qu’on parle à un esclave, on parle à un égal[19]. » Se parler peut emmener à gagner la paix et la justice. A certaines conditions d’éthique et de déontologie, bien entendu.

La question que je me pose dans La guerre est un crime est de savoir « où trouver le repère moral, éthique et politique ou simplement intellectuel pour condamner la guerre et préférer la paix[20]. » Je rappelle que la clé se trouve notamment dans la capacité relevée par Kä Mana, à savoir « d’écouter une quelconque analyse qui irait à contre-courant ». C’est le débat, la discussion, qui a son éthique, sa philosophie. A tout le moins, le temps de la discussion est, provisoirement, celui du cessez-le-feu, au sens littéral et surtout philosophique, celui de la « tranquillité », voire du lâcher-prise psychologique.

C’est dans l’espace public que se joue et se négocie la paix. Voilà pourquoi la communication devient un signe déterminant, une pierre de touche dans la société moderne marquée par « le progrès rapide des technologies dans le domaine des médias », comme le fit remarquer le pape Jean-Paul II au soir de sa vie. Pour lui, les médias se retrouvant au carrefour des grandes questions sociales, on ne peut pas oublier leur potentiel «  pour favoriser le dialogue, en devenant des véhicules de connaissances réciproques, de solidarité et de paix[21]. »

Promouvoir une société de communication, c’est donc entamer la voie de la paix. Mais n’est-ce pas que les médias prolifiques nous mènent plutôt à la guerre et à l’abêtissement ? Entre l’Ukraine et la Russie, la guerre se passe dans la mort des personnes, dans la destruction des infrastructures et de l’environnement, mais la guerre se passe aussi sur les réseaux sociaux et dans les directs de la télévision. Et dans nos têtes. Les leaders et les armées des deux pays ont élaboré et exécutent des plans de communication qui ne manquent pas d’arguments, qui relèvent bien de la raison mais ne donnent pas moins libre cours à la bestialité. Les médias sont nécrophages, se nourrissent des morts. La défaite de la raison, c’est la défaite de la parole et de la paix.

3. Médias « nécrophages » et guerre

L’Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC) combat aujourd’hui pour obtenir la dépénalisation des délits de presse. Le combat est controversé dans une certaine opinion selon laquelle les journalistes se défendraient à la Ponce-Pilate. Car beaucoup leur attribue une lourde responsabilité lorsque la réputation de certains est livrée en pâtures et lorsque des guerres éclatent aussi après avoir été allumées par des médias qui les entretiennent, ensuite.

Dans l’avion qui le ramenait de Malte à Rome, le pape François a rendu hommage à juste titre aux journalistes morts en Ukraine pour leur engagement en faveur de l’information comme bien commun, si important pour la paix. Mais le pape sait que derrière les médias se cachent aussi parfois de nombreux semeurs de guerre. Il le dénonce dans l’encyclique Fratelli tutti en parlant de « l’illusion de la communication » et de « l’information sans sagesse ». Il écrit : « Les manifestations de haine et de destruction dans le monde virtuel ne constituent pas – comme certains prétendent le faire croire – une forme louable d’entraide, mais de vraies associations contre un ennemi. (…) La connexion numérique ne suffit pas pour construire des ponts, elle ne suffit pas pour unir l’humanité[22]. »

Nous pouvons observer combien l’imaginaire collectif baigne dans la guerre, et parfois le journaliste se fait fort de montrer le sang (avec les deux autres ingrédients que sont l’argent et le sexe). Les médias ne font pas la guerre, s’empresse-t-on de protester. Je parlerais volontiers des médias nécrophages, mais on peut préférer l’expression d’Ignacio Ramonet qui parle plutôt de la « télévision nécrophile[23] ». La course au sensationnel ou au scoop conduit au mensonge et à l’imposture, à la manipulation. Et parfois jusqu’à la guerre.

Les médias peuvent donc être convoqués pour distiller la haine et la guerre. Ils répondent à la « logique du diable », qui ne montre que les faiblesses de l’humanité et les catastrophes, bref les mauvaises nouvelles. La question de la responsabilité des autorités publiques se pose ainsi de savoir s’il faut, donner impunément la parole aux rebelles et autres terroristes, s’il faut couper ou non l’accès du public à l’internet, comme récemment au Sri-Lanka et autrefois en RDC. Le pape François estime que pour mettre fin au terrorisme détestable, «  il est nécessaire d’interrompre le soutien aux mouvements terroristes par la fourniture d’argent, d’armes, de plans ou de justifications, ainsi que par la couverture médiatique, et de considérer tout cela comme des crimes internationaux qui menacent la sécurité et la paix mondiale[24]. » 

Les médias sociaux rappellent la question traditionnelle qui porte, notamment, sur l’effet de la parole à brûler une maison, à jeter un mauvais sort, à allumer une guerre. La parole qui tue existe bel et bien et pas comme un sortilège de croyances à l’ensorcellement. La parole qui tue peut revenir facilement à la fausse information donnée par un média. Voici ce cas que je cite dans le livre intitulé : « Evangéliser les médias, un défi chrétien[25] » :

Le journal français Libération du 26 novembre 2003 renseigne que RFI avait fait mieux au Tchad : « Dans les années 70, lorsque les chefs de guerre se disputaient N’Djamena à coups de Kalachnikov, la capitale tchadienne est tombée à deux reprises dans la même journée sans que soit tiré un coup de feu. Il avait suffi de convaincre l’envoyé spécial de RFI : une fois la nouvelle de sa défaite confirmée par la radio, l’ennemi s’enfuyait ! En 1979, l’état-major français s’était servi de la radio pour donner en direct le signal d’attaque des parachutistes français sur Bangui (Centrafrique). »

En 2012, le journaliste Phil Moore de l’AFP disait s’être rendu compte de la même tactique en RDC : « La désinformation est la règle en R.D. Congo et la rébellion ne fait pas exception à cette pratique. Coups de téléphone, textos et tweets m’annonçaient, souvent prématurément, la chute des villages qui se succèdent sur la route de Goma. Pour vérifier la moindre information, il faut se déplacer et aller voir sur place. »

Voilà donc des journalistes au défi de la désinformation. Voilà des médias qui tombent parfois dans le service commandé de la guerre.

Ce que le journaliste Phil Moore a pratiqué et qu’il nous conseille par ricochet, c’est d’écouter un autre son de cloche, de vérifier l’information, de diversifier ses sources, de les « recouper ».

4. Ecoute et force du silence

Parler avec les autres pour gagner la paix demande au moins l’écoute. Et l’écoute impose en soi le silence. Le monde assoiffé de paix doit observer le silence, apprendre le silence, apprécier « la force du silence. Contre la dictature du bruit[26] », comme l’écrivent le cardinal Robert Sarah et le journaliste Nicolas Diat. Avant d’entrer dans le silence comme pape en 2013, et de préfacer en 2017 le livre du cardinal Sarah, Benoît XVI nous a adressé, en 2012, son dernier Message pour la Journée mondiale des communications sociales, la quarante-sixième, sous le thème : « Silence et Parole : chemin d’évangélisation ». Il écrit notamment : « Le silence fait partie intégrante de la communication et sans lui aucune parole riche de sens ne peut exister. (…) Se taire permet à l'autre personne de parler, de s’exprimer elle-même, et à nous de ne pas rester, sans une utile confrontation, seulement attachés à nos paroles ou à nos idées[27]. »

Mais le silence, on peut ne pas savoir en quoi il consiste. Un amoureux du silence a écrit : « Le silence s’effondre dans le monde entier. A ce rythme, si rien n’est fait, on n’en trouvera plus dans un demi-siècle[28]. » Jean-Michel Delacomptée note que « la guerre est une grande pourvoyeuse d’abominations sonores. Elle inflige aux soldats des blessures post-traumatiques dont ne les guérit aucun remède[29] ». Il note aussi que « dans nombre de pays du Sud, faiblement alphabétisés, où prime le collectif, on retrouve la même tolérance au bruit. Et les populations qui, de nos jours, en proviennent, transportent cette tolérance dans les pays du Nord, source de conflits entre communautés. Les sons qui ne sont que des bruits pour le Sud deviennent du bruit pour le Nord[30] ».

Garder le silence, c’est certainement céder à l’autre, s’abstenir de le violenter. Le monde sur lequel la pandémie du coronavirus a imposé le silence par le confinement, en 2020, aura gagné, bien malgré lui et malgré tout, une sorte de silence des armes. Des groupes rebelles et autres terroristes s’étaient tus, comme s’ils avaient enfin pris conscience du besoin de s’entendre, de s’écouter et d’écouter les autres, les adversaires, et même de leur concéder la priorité, l’initiative de la parole.

Un certain usage des médias numériques isole plus qu’il ne rapproche les humains. Faute d’écoute et de silence. C’est le cas notamment lorsque l’on choisit de s’enfermer dans un circuit, un réseau, un groupe Whatsapp, par exemple, en excluant les autres. On n’écoute pas les autres. « Ecouter avec l’oreille du cœur[31] », le Saint-Père François en a fait le thème de son Message pour la cinquante-sixième Journée mondiale des communications sociales en 2022. Le besoin d’être écouté est essentiel pour la communication humaine, et le pape écrit que Dieu est le premier qui écoute, qui tend l’oreille pour écouter l’homme, tandis que « l'homme, au contraire, a tendance à fuir la relation, à tourner le dos et à "se boucher les oreilles" pour ne pas avoir à écouter. Le refus d'écouter finit souvent par devenir une agression envers l'autre, comme cela arriva aux auditeurs du diacre Étienne qui, se bouchant les oreilles, se précipitèrent tous ensemble sur lui (cf. Ac 7, 57) ».

Mais écouter l’autre avec le cœur, selon François, doit se démarquer de la manière d’écouter favorisée par le web social, qui consiste parfois à espionner, à instrumentaliser les autres. C’est une mauvaise communication aussi que celle où, « plutôt que de chercher la vérité et le bien, nous recherchons le consensus ; plutôt que d'écouter, nous prêtons attention à l'audience ». Le pape propose le vrai dialogue où « le "je" et le "tu" sont tous deux "en sortie", tendus l'un vers l'autre ». Le pape François a initié le processus synodal pour la participation et la communion, pour l’écoute réciproque dans l’Eglise. C’est une manière de ne pas « fuir la relation ». C’est un gage de communion et de paix, convenons-en.

5. Fake news et relation

Le pape François a souvent fustigé la désinformation, d’autant plus que la question sous-jacente même au droit à l’information, à la liberté d’expression, dans la collecte, le traitement et la diffusion de l’information est celle de la vérité. Le pape François a montré que les fake news sont liés à la relation avant toute recherche de la vérité des faits.

La recherche de la vérité dans le « dialogisme au cœur de la référence[32] », comme dirait le philosophe Francis Jacques, bute aujourd’hui sur les fake news. Avant Caïn, le meurtrier, il y a Adam et Eve, qui succombèrent au fakenews…. Pour la cinquante-deuxième Journée mondiale des communications sociales, le pape a publié, le 24 janvier 2018, un Message intitulé : « ‘La vérité vous rendra libres’ (Jn 8, 32). Fausses nouvelles et journalisme de paix[33] ». Le pape propose d’engager la responsabilité personnelle de chacun dans la communication de la vérité. Il fait observer d’abord que « dans le dessein de Dieu, la communication humaine est un moyen essentiel de vivre la communion ». C’est l’enseignement de l’instruction pastorale Communion et progrès[34]. Pour le pape, « la paix est la bonne nouvelle ». Or, les fake news, fondées sur la manipulation, entament la vérité. Mais il faut bien suivre le pape. Il explique : « Le drame de la désinformation est la discréditation de l'autre, sa représentation comme ennemi, jusqu'à une diabolisation susceptible d’attiser des conflits. »

Le pape appelle ainsi à démasquer la « logique du serpent », auteur du premier fake news. Le livre de la Genèse dénonce cette logique du serpent menteur « qui a conduit aux conséquences tragiques du péché, mises en acte ensuite dans le premier fratricide (cf. Gn 4) et dans d'autres formes innombrables du mal contre Dieu, le prochain, la société et la création ».

Mais la viralité des fake news vient de leur « emprise sur l'avidité insatiable qui s’allume facilement dans l'être humain », dans la soif du pouvoir, de l’avoir et du plaisir. Assurément, la lettre de saint Jacques explicite : « D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur combat en vous-mêmes ? (Jacques, 4,1).

La vérité sera le premier antidote contre le virus du mensonge, mais la réalité ne concerne pas seulement le jugement sur les choses. Dans la Bible, la vérité porte davantage sur le sens relationnel, sur la vie des personnes. Il s’agit de la relation à Dieu, la vérité qui libère, mais aussi de la relation à l’autre. Pour le pape, « un argument impeccable peut en fait reposer sur des faits indéniables, mais s'il est utilisé pour blesser quelqu’un et pour le discréditer aux yeux des autres, aussi juste qu'il apparaisse, il n'est pas habité par la vérité ». Le pape demande ainsi de promouvoir un « journalisme de paix ». Ce sera un journalisme « qui s'engage dans la recherche des véritables causes des conflits, pour en favoriser la compréhension à partir des racines et le dépassement à travers la mise en route de processus vertueux; un journalisme engagé à indiquer des solutions alternatives à l'escalade de la clameur et de la violence verbale ».

Nous pouvons donc dire que ce qui sauvera de la guerre, ce n’est pas la raison, ce n’est pas non plus la seule performance des médias à la recherche de la vérité comme adéquation aux choses, aux faits. Comme l’enseigne Paul Ricoeur, le sujet communiquant ne s’affirme comme tel que dans l’altérité, « dans la dualité initiale des interlocuteurs et du message qui enjambe leur distance[35] ».

Ce franchissement opéré par l’échange de la logicité du discours, des actes de langage et des intentions noétiques, demeure toutefois limité pour une communication ou une saisie complète de la personne. Parce que beaucoup, dans la vie psychique de la personne, reste incommunicable. « Le psychique, en un mot, c’est la solitude de la vie que, par intermittence, vient secourir le miracle du discours[36] », explique Paul Ricoeur.

Mais nous pouvons en appeler au dialogisme de Francis Jacques pour affirmer que toute relation humaine doit être une relation interlocutive. La parole reprend sa place caractéristique dans la considération de l’être humain. Et le philosophe souligne le «dialogisme de toute parole[37] », de sorte que « je reconnais à l’autre la même dignité personnelle que celle dont j’attends de lui la reconnaissance, sauf à ‘manquer’ à ma parole[38]. »

Pour Ricoeur, la communication est une merveille, un miracle. Malgré les apparences, ce n’est pas tous les jours ni à tous les coups que l’on réussit à communiquer. C’est ici que nous pouvons envisager un au-delà de la parole, de la capacité humaine à communiquer pour vaincre la guerre et gagner la paix. On peut légitimement en appeler à la nécessité d’une évangélisation des médias pour la paix.

6. Evangéliser les médias pour la paix

Ecoutons Jean-Paul II : « Le monde des médias aussi a besoin de la rédemption du Christ[39] ». Ou disons-le dans le langage kinois : le monde des médias a besoin de la délivrance du démon de la guerre, de l’esprit caïniste. Pour le pape Jean-Paul II, « l’Eglise n’est pas seulement appelée à utiliser les médias pour diffuser l’Evangile mais, aujourd’hui plus que jamais, à intégrer le message salvifique dans la ‘nouvelle culture’ que ces puissants instruments de la communication créent et amplifient. » Mais que peut signifier évangéliser les médias ? Il ne suffit pas que les médias appartiennent à une Eglise ou que les journalistes et animateurs aient reçu le baptême.

La bonne foi et même la religion ne suffisent pas. S’agissant de la foi, d’ailleurs, on peut observer comment entre le Patriarche orthodoxe russe Kirill de Moscou et les autres chefs religieux, ce n’est pas la bonne volonté qui manque pour trouver légitime ou illégitime l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le 10 avril 2022, par exemple, Kirill demandait de faire corps autour du président russe Vladimir Poutine pour combattre les ennemis extérieurs et intérieurs. Bien d’autres chefs religieux ne sont pas du même avis !

Dans l’encyclique Fratelli Tutti, le pape François dit sa dette de reconnaissance à son frère Bartolomé, patriarche orthodoxe de Constantinople, qui l’a notamment inspiré pour écrire l’encyclique Laudato Si sur l’écologie. François reconnaît, pour Fratelli tutti, l’encouragement du Grand Imam Ahmad Al-Tayyeb rencontré à Abou Dhabi[40]. Mais François fait remarquer combien les fanatismes destructeurs sont aussi le fait de personnes religieuses et des chrétiens : «  Même dans des milieux catholiques, on peut dépasser les limites, on a coutume de banaliser la diffamation et la calomnie, et toute éthique ainsi que tout respect de la renommée d’autrui semblent évacués[41]. »

Ce qui échappe au pouvoir de l’humain, doit pourtant trouver une subsomption quelque part. Mais où ? La Bible nous renvoie vers le ciel, vers Dieu, qui nous connaît… La dimension insondable du cœur de l’homme, le psaume 139 l’exprimait déjà ainsi : « Seigneur, tu m’as scruté et tu connais, tu connais mon coucher et mon lever ; de loin tu discernes mes projets ; tu surveilles ma route et mon gîte, et tous mes chemins te sont familiers. Un mot n’est pas encore sur ma langue, et déjà, Seigneur, tu le connais. » (Psaume 139, 1-4).

L’évangile de la paix prôné par le pape François nous semble devoir relever davantage de cette dimension mystique de l’être plutôt que de sa raison et de la bonne volonté, de ses bonnes intentions. Il faut trouver des voies de l’évangile de la paix.

C’est pourquoi nous osons penser que pour inverser la tendance de la guerre à la paix, il faut « évangéliser les médias ». Il faut « subvertir » les logiques païennes du système médiatique « afin de renouveler la face du monde[42] ». Les médias nécrophiles ou nécrophages ne sont rien moins qu’une dépravation de la communication. Il ne s’agit pas de simples travers conjoncturels de journalistes. Il s’agit d’une inversion fondamentale, structurelle, qui annule la relation entre communauté, communion et communication. Il s’agit de faire retrouver aux médias le dialogisme fondamental.

Conclusion

Pour saint Jacques, « la langue est un petit membre et se vante de grands effets. Voyez comme il faut peu de feu pour faire flamber une vaste forêt » (Jacques 3,5). Il ajoute : « La langue, nul homme ne peut la dompter : fléau fluctuant, plein d’un poison mortel ! » (Jacques 3,8).

Il est sage de nos jours de ne jamais ignorer la langue, la parole et sa force. Tous ceux qui exercent la parole risquent toujours d’allumer des guerres dans les cœurs et dans les villes et les villages. L’expérience quotidienne des personnes et des sociétés et au gré des technologies de la communication appelle à la vigilance. Si on ne peut dompter la langue, il faut apprendre au moins à l’encadrer. Encadrer signifie ici en prendre la responsabilité. Et prendre la responsabilité de la langue, de la parole, c’est se rendre compte soi-même de soi-même dans l’interlocution native, dans la relation incontournable avec autrui. La responsabilité est ainsi éthique et déontologique.

Pour rester dans l’analogie et la terminologie biblique, il s’agit de choisir une figure archétypale à laquelle se conformer : entre Adam et Eve, Caïn, la Tour de Babel, Ponce-Pilate ou le Bon Samaritain. Il faut choisir, à chaque fois, entre diviser ou réconcilier.

Comme dit Jésus dans saint Luc, « ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Luc 6,45). « Le cœur de l'homme est compliqué et malade », dit le sage (Ecclésiaste 9, 3). Guérir ce cœur relève aussi bien de l’éducation, de la culture, de la philosophie et de la littérature et de l’éducation à la communication. Une université catholique, par exemple, peut se profiler, dans une société, comme un haut-lieu d’une telle éducation à la parole et à l’intériorité, à la responsabilité. On apprendra à parler et à savourer la parole jusqu’à en éprouver le pouvoir symbolique. Dans la vigilance et la prudence, on mesure le poids des mots, on use de la parole comme bonne nouvelle, comme un évangile de la joie. On évitera ainsi la parole qui tue.

 

Jean-Baptiste MALENGE Kalunzu

jbmalenge@gmail.com

+243998365376



[1] G. COQ, La médiatisation peut tuer un innocent. Entretien avec Jean-Claude Guillebaud, dans Le lynchage médiatique, Panoramiques, Paris, Editions Corlet, 1998, p. 25.

[2] FRANÇOIS, Fratelli tutti. Lettre encyclique sur la fraternité et l'amitié sociale, Assise, 3 octobre 2020, n° 44.

[3] J.-B. MALENGE, La guerre est un crime, Kinshasa, Baobab, 2017, p. 61.

[4] François : « Nous n'apprenons pas, nous aimons les guerres et l'esprit de Caïn», https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-04/malte-avion-conference-presse-ukraine-migrants-guerre.html

[5] B. PERRET, Penser la foi chrétienne après René Girard, Paris, Ad Solem, 2018, p. 9.

[6] Effacer la guerre de l'humanité avant qu'elle n'efface l'homme de l'histoire, https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2022-03/pape-francois-appel-angelus-27-mars-2022-ukraine.html

[7] FRANÇOIS, Fratelli tutti, n° 11.

[8] J. ZIEGLER, La haine de l’Occident, Paris, Albin Michel, 2008, p. 4 de couverture.

[9] FRANÇOIS, Fratelli tutti, n° 52.

[10] F. EBOUSSI, La crise du Muntu. Authenticité africaine et philosophie, Paris, Présence africaine, 1977, p. 203.

[11] F. EBOUSSI, Les conférences nationales en Afrique noire. Une affaire à suivre, Paris, Karthala, 1993, p. 95.

[12] P. CONESA, La fabrication de l’ennemi ou comment tuer avec sa conscience pour soi, Paris, Robert Laffont, 2011, p. 291-292.

[13] J.-M. FERRY, Les puissances de l’expérience, I. Le sujet et le verbe, Paris, Cerf, 1991, p. 67.

[14] J.-M. MULLER, Le principe de non-violence. Une philosophie de la paix, Paris, Desclée de Brouwer, 1995, p. 124.

[15] D. ERASME, Eloge de la folie. Un document produit en version numérique par Pierre Palpant, http://classiques.uqac.ca/classiques/erasme/eloge_de_la_fo lie/eloge_de_la_folie.html, p. 44.

[16] D. ERASMUS, Adages, 3001.IV, I, 1.

[17] http://www.poleinstitute.org/site%20web/echos/echo181.htm (Consulté le 1er décembre 2012). Sur Radio France Internationale, le 1 er décembre 2012, l’auteur s’est expliqué sur cette tribune : http://www.rfi.fr/emission/20121201-ka-manaprofesseur-goma-president-pole-institute/

[18] Lire dans Le potentiel, 18 octobre 2008.

[19] F. JACQUES, Dialogiques. Recherches logiques sur le dialogue, Paris, P.U.F., 1979, p. 61.

[20] J.-B. MALENGE, La guerre est un crime, p. 52.

[21] JEAN-PAUL II, Le progrès rapide, Lettre apostolique aux responsables des communications sociales, Vatican, 24 janvier 2005, n° 11.

[22] FRANÇOIS, Fratelli tutti, n° 43.

[23] I. RAMONET, La tyrannie de la communication, Paris, Gallimard, 2001, p. 185.

[24] FRANÇOIS, Fratelli tutti, n° 283.

[25] J.-B. MALENGE, Evangéliser les médias, un défi chrétien, Paris, Edilivre, 2016, p. 105.

[26] R. SARAH et N. DIAT, La force du silence. Contre la dictature du bruit, Paris, Librairie Arthème Fayard, 2017.

[27] BENOIT XVI, "Silence et Parole : chemin d’évangélisation ». Message pour la 46ème Journée mondiale des communications sociales, Vatican, 24 janvier 2012.

[28] J.-M. DELACOMPTEE, Petit éloge des amoureux du silence, Paris, Gallimard, 2011, p. 15.

[29] Ibidem, p. 27.

[30] Ibid., p. 73.

[31] FRANÇOIS, Ecouter avec le cœur. Message de la 56ème Journée mondiale des communications sociales, Rome, 24 janvier 2022.

[32] Cf. F. JACQUES, Dialogiques. Recherches logiques sur le dialogue, Paris, P.U.F., 1979, p. 71.

[33] FRANÇOIS, « La vérité vous rendra libres » (Jn 8, 32). Fausses nouvelles et journalisme de paix. Message pour la 52ème Journée mondiale des communications sociales, Vatican, 24 janvier 2018.

[34] Instruction pastorale Communion et progrès sur les moyens de communication sociale élaborée par mandat spécial du concile œcuménique Vatican II, Rome, 23 mai 1971.

[35] P. RICOEUR, Discours et communication, dans La communication, II, Actes du XVe congrès de l’association des sociétés de philosophie de langue française, université de Montréal 1971, Montréal, éditions Montmorency, 1973, p. 24.

[36] Ibidem, p. 48.

[37] F. JACQUES, Dialogiques, 43.

[38] Ibidem, p. 46.

[39] JEAN-PAUL II, Le progrès rapide, n° 4.

[40] FRANÇOIS, Fratelli tutti, n° 5.

[41] Ibidem, n° 46.

[42] J.-B. MALENGE, Evangéliser les médias, un défi chrétien, p. 5.

 


 

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