Le temps court et s'écourte
Au cœur des jours et des nuits
Le temps court et s’écourte
Pourquoi les années sont-elles
devenues si courtes ? Que les plus jeunes m’entendent. Dans ma jeunesse,
les vacances scolaires, par exemple, duraient longtemps, bien plus longtemps
qu’aujourd’hui. Du 2 juillet au 2 septembre. Vous me direz que le calendrier
n’a pas changé, que les responsables ont même tout fait pour le remettre
toujours à jour, dans un état normal, c’est-à-dire pour que les vacances durent
deux mois tout pleins. Peut-être.
Et l’année elle-même. Elle
comptait douze longs mois, de 30 ou 31 jours chacun, sauf février qui en avait
28 et 29 tous les quatre ans. L’année durait du 1er janvier au 31
décembre. Vous me direz que rien n’a changé. Peut-être.
Peut-être seulement. Parce que
je témoigne que les années duraient bien plus longtemps qu’aujourd’hui. C’est
le sentiment que j’en avais. Les grandes vacances, elles duraient longtemps,
très longtemps. On pouvait aller loin, on revenait dans son village, les
vacances duraient encore. Et quand on commençait une nouvelle année scolaire,
c’est comme si on avait tout effacé du tableau noir et dans sa mémoire. Parfois,
on reconstruisait les salles de classe. Dans les villages, on renouvelait la
paille ou les rameaux.
A l’école, on changeait bien de
salle, de maître ou de maîtresse. Sauf exception, on passait dans la classe
supérieure. Aujourd’hui, je sais, il n’y a plus d’exception, pas de
redoublement, tout le monde passe de classe. Les choses doivent avoir ainsi
changé.
Et les années doivent avoir
aussi changé. Elles sont ainsi devenues courtes. Il n’y a pas longtemps, on a
fêté Pâques. Avant Pâques, il y a quelques temps, on avait fêté Noël. Mais
voici que Noël est soudain revenu. Mais voici surtout qu’une nouvelle année est
arrivée. Je me suis à peine aperçu des changements. Je me suis à peine aperçu aussi
que je prenais de l’âge moi-même. Si vite. Je ne suis plus un enfant. Je ne
suis plus si jeune. Désolé ! Peut-être.
Augustin, philosophe chrétien
du quatrième siècle, devenu évêque d’Hippone, a écrit dans ses Confessions combien il est
difficile de mesurer le temps. Il distingue le temps et l’éternité. Il a écrit :
« Qu’est-ce donc que le temps ?
Si personne ne m’interroge, je le sais ; si je veux répondre à cette
demande, je l’ignore. »
Dans la Bible, le psaume 90
reprend une prière de Moïse, l’homme de Dieu. Il dit :
Le temps de
notre vie ? C'est soixante-dix ans,
au mieux:
quatre-vingts ans pour les plus vigoureux;
et leur
agitation n'est que peine et misère.
Car le
temps passe vite et nous nous envolons.
Qui peut
connaître l'intensité de ta colère,
qui te
respecte assez pour tenir compte de ton courroux ?
Apprends-nous
donc à bien compter nos jours,
afin que
notre cœur acquière la sagesse !
Jean-Baptiste Malenge
Kalunzu
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