Ces carmélites qui résistent…
L’avocat couru à leur appel les a bien renseignées après : « jamais ces policiers ne vous oublieront. Ils n’ont jamais rencontré femmes aussi résistantes. » Les trois religieuses s’en sont rendu compte par elles-mêmes aussi. Dans la matinée du mardi 18 novembre, une trentaine de policiers bien décidés avaient débarqué de jeeps, et sans ménagement, avaient commencé à faire déguerpir les habitants de la concession voisine au carmel. Mais il se trouve que depuis deux ans, les religieuses avaient acheté cette parcelle et y pratiquaient le jardinage…
Lorsqu’elles avaient commencé à discuter avec eux, un policier a tenté de les intimider : « Je cesserai d’être catholique si vous persistez ainsi. » Et une religieuse de répliquer du tic au tac : « Si vous avez cru en nous plutôt qu’en Dieu, cessez de croire. »
Les carmélites du monastère saint Joseph de la Bienheureuse Vierge Marie de Kinshasa avaient pensé justement éviter tous les désagréments d’une immixtion dans leur vie de silence et de prière. Au début des années quatre-vingt, elles avaient abandonné le « carmel » situé aujourd’hui à un carrefour et devenu le centre catholique lassalien de Kinshasa-Kintambo. Mais le bruit les a poursuivies plus loin, à l’endroit devenu aujourd’hui le quartier Jamaïque. En 1982, ce terrain concédé par l’Etat colonial aux Frères des écoles chrétiennes était inhabité.
Mais au fil du temps, la vaste concession a été lotie et vendue. La bonne nouvelle pour les moniales fut d’apprendre, en 2006, que le voisin immédiat revendait sa parcelle. Elles se sont senties obligées de racheter une partie jouxtant leur monastère. Avant cet achat, des querelles antérieures s’étaient éteintes lors d’un jugement en bonne et due forme… Les religieuses ont reçu les documents requis.
Or, leur espoir n’épargnait pas des querelles. A Kinshasa, il est devenu rare qu’un terrain acheté ne suscite pas convoitise, usage de faux papiers et autres procès plus ou moins arrangés.
Voilà que le mardi 18 novembre, une trentaine de policiers venus en matinée sur un prétendu ordre d’un général tentèrent de déguerpir les religieuses. D’où la résistance. Jusqu’au soir, les carmélites résistèrent. Avant de les rejoindre, un avocat, au téléphone, leur avait suggéré cette résistance. Arrivé sur place, il fut lui-même pris à partie par les policiers. « Nous ne croyons pas que vous avez vraiment un diplôme de droit », jugèrent-ils. Il fut insulté et bousculé comme les religieuses elles-mêmes.
La tension monta davantage lorsque arriva un autre groupe de policiers, dépêché par un colonel. La présence de l’archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo, en personne, apporta un peu de calme. Plus de deux heures de discussion et de coups de téléphones plus tard, l’équipe envoyée par le « général » quitta les lieux. Les autres policiers y restèrent en faction en attendant…
L’avocat parviendra-t-il à obtenir justice ? La présence de l’archevêque de Kinshasa dissuadera-t-elle les prédateurs ? A Kinshasa, le boom immobilier aiguise tant d’appétits, et il n’est pas achat de terrain qui n’appelle procès sur procès. Les services des titres fonciers et immobiliers sont même parfois mis en cause. Et de l’aveu d’un avocat catholique, on apprend qu’il n’est pas rare que les ecclésiastiques perdent toujours de tels procès : les avocats des deux parties et les magistrats s’arrangent toujours…
Lorsqu’elles avaient commencé à discuter avec eux, un policier a tenté de les intimider : « Je cesserai d’être catholique si vous persistez ainsi. » Et une religieuse de répliquer du tic au tac : « Si vous avez cru en nous plutôt qu’en Dieu, cessez de croire. »
Les carmélites du monastère saint Joseph de la Bienheureuse Vierge Marie de Kinshasa avaient pensé justement éviter tous les désagréments d’une immixtion dans leur vie de silence et de prière. Au début des années quatre-vingt, elles avaient abandonné le « carmel » situé aujourd’hui à un carrefour et devenu le centre catholique lassalien de Kinshasa-Kintambo. Mais le bruit les a poursuivies plus loin, à l’endroit devenu aujourd’hui le quartier Jamaïque. En 1982, ce terrain concédé par l’Etat colonial aux Frères des écoles chrétiennes était inhabité.
Mais au fil du temps, la vaste concession a été lotie et vendue. La bonne nouvelle pour les moniales fut d’apprendre, en 2006, que le voisin immédiat revendait sa parcelle. Elles se sont senties obligées de racheter une partie jouxtant leur monastère. Avant cet achat, des querelles antérieures s’étaient éteintes lors d’un jugement en bonne et due forme… Les religieuses ont reçu les documents requis.
Or, leur espoir n’épargnait pas des querelles. A Kinshasa, il est devenu rare qu’un terrain acheté ne suscite pas convoitise, usage de faux papiers et autres procès plus ou moins arrangés.
Voilà que le mardi 18 novembre, une trentaine de policiers venus en matinée sur un prétendu ordre d’un général tentèrent de déguerpir les religieuses. D’où la résistance. Jusqu’au soir, les carmélites résistèrent. Avant de les rejoindre, un avocat, au téléphone, leur avait suggéré cette résistance. Arrivé sur place, il fut lui-même pris à partie par les policiers. « Nous ne croyons pas que vous avez vraiment un diplôme de droit », jugèrent-ils. Il fut insulté et bousculé comme les religieuses elles-mêmes.
La tension monta davantage lorsque arriva un autre groupe de policiers, dépêché par un colonel. La présence de l’archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo, en personne, apporta un peu de calme. Plus de deux heures de discussion et de coups de téléphones plus tard, l’équipe envoyée par le « général » quitta les lieux. Les autres policiers y restèrent en faction en attendant…
L’avocat parviendra-t-il à obtenir justice ? La présence de l’archevêque de Kinshasa dissuadera-t-elle les prédateurs ? A Kinshasa, le boom immobilier aiguise tant d’appétits, et il n’est pas achat de terrain qui n’appelle procès sur procès. Les services des titres fonciers et immobiliers sont même parfois mis en cause. Et de l’aveu d’un avocat catholique, on apprend qu’il n’est pas rare que les ecclésiastiques perdent toujours de tels procès : les avocats des deux parties et les magistrats s’arrangent toujours…
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